La cour d’assises de Paris a condamné vendredi à six ans de prison le chanteur star marocain Saad Lamjarred, reconnu coupable d’avoir violé et frappé une jeune femme dans une chambre d’hôtel dans la capitale en octobre 2016.
Après sept heures de délibéré, la cour s’est dite « convaincue » du viol, « décrit de manière constante et précise » par la partie civile Laura P. depuis sa plainte. Un mandat de dépôt a été décerné, Saad Lamjarred va donc être détenu immédiatement.
A l’énoncé du verdict, prononcé dans une salle remplie de fans et curieux, Saad Lamjarred, blême, s’est levé mais n’a pas montré de réaction.
Sur le banc des parties civiles, Laura P. a longuement enlacé sa mère en pleurant.
Les faits qu’elle dénonce remontent à octobre 2016. Elle avait rencontré le chanteur, ultra célèbre dans le monde arabe, dans une boîte de nuit huppée de la capitale, et l’avait suivi dans un premier « after » puis à son hôtel.
Pour la cour, il ne fait pas de doute qu’elle l’a suivi « volontairement » et avait l’intention de « flirter », a indiqué la présidente Frédérique Aline.
Sur place, ils avaient discuté, dansé, et s’étaient embrassés, avant que le chanteur ne devienne « tout à coup » violent, et qu’il la viole et la frappe selon le récit qu’a fait Laura P., 20 ans à l’époque, à l’audience.
Saad Lamjarred lui, conteste fermement toute pénétration sexuelle, et reconnaît juste avoir, par « réflexe », « brutalement poussé le visage » de Laura P. qui l’aurait soudainement « griffé » alors qu’ils se déshabillaient, a rappelé la présidente dans sa lecture de la décision, estimant que les « déclarations variables et évolutives » du chanteur de 37 ans n’étaient pas crédibles.
Les avocats de Laura P. ont salué une « décision remarquable qui correspond à la réalité », selon les mots de Me Jean-Marc Descoubès.
En défense, l’un des avocats de Saad Lamjarred, Me Thierry Herzog, a indiqué qu’ils devraient « réfléchir » avant « de décider de la suite » – faire appel ou non.
Le chanteur a plusieurs fois été mis en cause pour des viols dans des circonstances similaires. Il doit notamment être jugé devant la cour d’assises du Var, accusé d’avoir, en 2018, violé dans sa chambre d’hôtel une jeune femme rencontrée en discothèque à Saint-Tropez.