L’armateur Rodolphe Saadé va racheter BFMTV, la première chaîne d’info française

Coup de tonnerre dans les médias français: le milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé, propriétaire du groupe de transport maritime CMA CGM, va racheter Altice Media, et sa chaîne d’info BFMTV, à l’homme d’affaires Patrick Drahi, dont le groupe est empêtré dans une affaire de corruption.
 
Cette annonce a pris tout le monde par surprise, car Altice avait à plusieurs reprises démenti les rumeurs de vente de sa branche médias, récurrentes ces derniers mois.
 
Elle confirme les ambitions du puissant armateur marseillais dans le secteur des médias.
 
BFMTV est la chaîne numéro un de l’information continue en France. Elle est cependant désormais talonnée par CNews, filiale de Vivendi, le groupe d’un autre milliardaire français, le très conservateur Vincent Bolloré.
 
Enrichi par la désorganisation des chaînes logistiques provoquée par la pandémie de Covid-19, CMA CGM détient déjà le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans le groupe audiovisuel M6 et le média vidéo en ligne Brut.
 
« Le Groupe CMA CGM a signé ce jour une promesse d’achat avec le groupe Altice France en vue de l’acquisition de 100% du capital d’Altice Media », a indiqué CMA CGM dans un communiqué.
 
La valeur d’entreprise dans la transaction est de 1,55 milliard d’euros. Selon Altice Media, elle « devrait être finalisée au cours de l’été ».
 
CMA CGM a indiqué qu’il prendrait 80% d’Altice Media, les 20% restants devant être acquis par la holding de M. Saadé, Merit France.
 
Le groupe du Franco-israélien Drahi a commencé à vendre des actifs pour tenter d’alléger sa colossale dette, estimée à près de 60 milliards d’euros. Il conserve ses autres activités, l’opérateur télécoms SFR et de plus petites entreprises dans les technologies et télécoms.
 
La maison mère Altice est ébranlée depuis plusieurs mois par un scandale de corruption, qui implique Armando Pereira, dirigeant de la filiale portugaise et cofondateur du groupe.
 
Mis en examen au Portugal, il est soupçonné d’avoir mis en place un réseau de fournisseurs douteux dans le but de détourner d’importantes sommes d’argent via la politique d’achats du groupe, ce qu’il conteste.
 
Une enquête a également été ouverte en France en septembre par le parquet national financier.

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