Le roi Charles III du Royaume-Uni commencera en Allemagne sa première visite d’Etat depuis son accession au trône mercredi 29 mars, après avoir reporté son voyage en France en raison des nombreuses manifestations liées à la réforme des retraites.
Berlin accueille avec faste et sous très haute sécurité le roi accompagné de son épouse Camilla. Le souverain et la reine consort doivent atterrir en début d’après-midi à l’aéroport international de la ville. « Le couple royal a émis le vœu de parler directement avec les Berlinois », ce qui ne facilite pas la tâche des forces de sécurité, a déclaré le directeur de la police Thomas Drechsler dans les médias allemands.
Les curieux pourront déjà observer de près le couple dans l’après-midi à la porte de Brandebourg, dans le centre de Berlin, où ils seront accueillis par le chef de l’Etat, Frank-Walter Steinmeier, et son épouse. C’est la première fois qu’un invité d’Etat recevra les honneurs militaires au pied de ce monument emblématique, qui fut aussi un symbole de la partition de la ville pendant trois décennies.
Il y aura de la place pour seulement 1 500 personnes. La police conseille donc de venir tôt et de s’armer de patience. L’accès aux visiteurs sera ouvert dès 10 h 30 pour une cérémonie qui doit débuter vers 15 heures. Le roi se rendra ensuite au palais présidentiel, où un banquet aura lieu dans le cadre de la visite qui se veut une occasion solennelle de célébrer la relation d’amitié entre les deux pays.
Frank-Walter Steinmeier, qui accompagnera le monarque tout au long de son déplacement, a qualifié la venue du roi avant même son couronnement, le 6 mai, de « geste européen important ». « Je veux lui dire, mais bien sûr le dire aussi à tous les Britanniques : nous en Allemagne, nous en Europe, voulons des liens étroits et amicaux avec le Royaume-Uni, même après le Brexit », a insisté le président, qui avait formulé son invitation à Charles lors des funérailles d’Elizabeth II, en septembre.
Le dernier déplacement d’Elizabeth II en Allemagne en 2015, du temps d’Angela Merkel, avait déclenché un vif enthousiasme dans le pays. Sa visite la plus marquante remonte à 1965, dans un Berlin séparé par le mur. Elle est perçue comme le moment qui a scellé la réconciliation entre les deux pays après la seconde guerre mondiale. Son fils devrait s’attendre lui aussi à un accueil chaleureux : il connaît bien le pays, où il s’est rendu plus de quarante fois, selon l’ambassade britannique à Berlin.
Par ailleurs, les Allemands restent de grands fans des « Royals », issus d’une « très longue tradition » de monarques et leur « grand intérêt » n’est pas prêt de se dissiper, même après le décès de la populaire reine, selon Michael Hartmann, sociologue à l’Université technique de Damstadt. Alors encore prince de Galles, Charles avait évoqué « les relations naturelles en tant qu’alliés et amis » des deux pays lors d’une intervention devant les députés allemands en 2020, prononcée en partie dans la langue de Goethe.
Il avait aussi rappelé les racines allemandes des Windsor, évoquant notamment la mémoire de son arrière-arrière-arrière-grand-père, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, époux allemand de la reine Victoria.