La préparation d’une loi d’amnistie pour des personnes ayant perdu leur droit de vote et ses conséquences sur l’échiquier politique sont largement commentées par les quotidiens reçus jeudi à l’APS.
Le chef de l’Etat a demandé mercredi au ministre de la Justice d’examiner, ‘’dans les meilleurs délais’’, les possibilités et le schéma adéquat pour l’amnistie de ‘’personnes ayant perdu leur droit de vote’’.
’’Abordant la consolidation du dialogue national et l’ouverture politique, le président de la République demande au garde des Sceaux, ministre de la Justice d’examiner, dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leur droit de vote’’, lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres
Des informations de presse faisaient état, depuis plusieurs semaines, de la préparation d’une loi d’amnistie au profit de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, et de l’ancien ministre Karim Wade.
Ces deux personnalités de l’opposition, jugées respectivement pour escroquerie, détournement de deniers publics et enrichissement illicite, ont été condamnées à des peines de prison qui les privent de leurs droits civiques et politiques. Ils ont été écartés de la présidentielle de 2019.
Tous les deux opposants ont bénéficié de la grâce du président de la République et ont été remis en liberté. Karim Wade vit au Qatar depuis sa sortie de prison en 2016.
Déclinant les ‘’orientations’’ du chef de l’Etat en Conseil des ministres, Le Soleil note, entre autres, que le ministre de la Justice a été instruit ‘’d’examiner le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leur droit de vote’’.
‘’Amnistie des personnes inéligibles Macky valide ses K’’, titre Bës Bi Le Jour. ‘’C’est un vent de liberté politique qui souffle en faveur de Khalifa Sall et de Karim Wade, tous dépourvus de leurs droits civiques depuis leurs condamnations.
Le sort des deux opposants a, en filigrane, fait l’objet d’une directive du Président Macky Sall qui présidait hier le premier Conseil des ministres de son nouveau gouvernement’’, écrit la publication.
Macky Sall ‘’veut chambouler l’échiquier politique’’, selon Le Quotidien. ‘’Comme s’il ne voulait plus perdre du temps, le chef de l’Etat a demandé à son ministre de la Justice de trouver un argumentaire juridique pour réhabiliter des personnalités politiques ayant perdu leur éligibilité. On pense à Karim Wade et Khalifa Sall dont on sait que le retour bouleverserait l’échiquier politique et ferait perdre du poids à Ousmane Sonko, entre autres’’, souligne cette publication.
‘’Macky Sall, le coup de poker’’, commente L’Observateur qui écrit : ‘’Macky Sall n’a pas dit son dernier mot. Attendu sur la question du troisième mandat, il vient de poser un acte qui devrait diviser les forces de l’opposition’’.
Selon Les Echos, Macky Sall ‘’réhabilite Khalifa Sall et Karim Wade’’.
‘’Karim Wade et Khalifa Sall poussent un ouf de soulagement, Macky Sall décrète l’amnistie’’, titre Kritik.
Selon L’Info, ‘’ ’Karim Wade et Khalifa Sall sont sur le chemin de la liberté’’. Pour cette publication, ‘’actuel maître incontesté de l’opposition, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, en cas de retour de Karim Wade et de Khalifa Sall, devra faire avec leur présence, qui va lui faire d’une manière ou d’une autre de l’ombre’’.
Alors qu’ils étaient des ‘’empêcheurs de réélection en 2019’’, Sall et Wade sont désormais ‘’un barrage contre Sonko en 2024’’, selon Le Témoin qui parle d’une ‘’amnistie politicienne opportuniste’’.
Avec le vote d’une loi d’amnistie en faveur de Karim Wade et Khalifa Sall, ‘’Macky Sall rebat les cartes’’, estime L’As. ‘’(….) une bonne manière d’éliminer politiquement le leader de Pastef Ousmane Sonko (….)’’, écrit le journal.
Pour le quotidien EnQuête, ‘’avec le retour de ces deux ténors, ça pourrait être la fin de la bipolarisation de l’espace politique par Macky Sall et Ousmane Sonko’’.
WalfQuotidien estime que Macky Sall ‘’ouvre la voie à Karim Wade et Khalifa Sall’’ en perspective de la présidentielle de 2024.
’’Macky envisage d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade. Une décision qui en soi ne va pas faire que des heureux puisque quelque part c’est une manière pour le Président d’endiguer la déferlante Yewwi.
Dans le même temps, il compromet les chances de l’opposition pour 2024 avec ce foisonnement des candidatures en perspective’’, écrit Walf.