Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a assisté ce dimanche 1er décembre 2024, au 80e anniversaire du massacre de Thiaroye. Dans son discours, M. Barrot a souligné que « rien ne peut justifier que des soldats de la France aient ainsi retourné leurs canons contre leurs frères d’armes ». Face à « ces douleurs encore si vives », le représentant du président français, Emmanuel Macron, à cet évènement, est d’avis que « seul un travail de mémoire peut conduire à les apaiser ». Il est convaincu qu’: « Il n’y a pas de justice sans la vérité ».
« C’est au matin du 1er décembre 1944, ici même à Thiaroye qu’ils réclamèrent justice dans un immense cri de colère qui retentit encore 80 ans plus tard. Un cri de colère que la France réprima dans le sang en ouvrant le feu sur ceux-là même qui avaient risqué leur vie pour qu’elle puisse être libérée », a déclaré Jean-Noël Barrot.
Pour lui, « Rien ne peut justifier que des soldats de la France aient ainsi retourné leurs canons contre leurs frères d’armes ».
Le ministre de l’Europe a plaidé pour « un mémoire » afin d’apaiser leurs cœurs : « Les douleurs encore si vives provoquées par cette plaie béante dans notre histoire commune, seul un travail de mémoire peut conduire à les apaiser. Il n’y a pas d’apaisement sans la justice. Il n’y a pas de justice sans la vérité. La vérité, l’histoire et la mémoire ne sont pas des postures, mais des processus portant une part de complexité devant lesquels nous ne devons pas reculer ».
C’est dans ce sens, a-t-il rappelé, que « la transmission des archives a été décidée en 2014. C’est pourquoi la France a accueilli une mission d’étude des archives que vous avez mandatée, qui contribue aux travaux du Comité dirigé par le Professeur Mamadou Diouf ».
Et, c’est la raison pour laquelle le Président de la République français a écrit au président Bassirou Diomaye Faye pour lui dire que « « la France se doit de reconnaître que ce jour-là s’est déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre ».
Jean-Noël Barrot a donné les raisons pour lesquelles la France a reconnu le massacre. « Et si la France reconnaît ce massacre, elle le fait aussi pour elle-même, car elle n’accepte pas qu’une telle injustice puisse entacher son histoire ».