La délégation israélienne s’envole pour le Qatar aujourd’hui sous fond de tension entre Israël et les médiateurs, y compris les États-Unis. Cela à la suite des négociations directes sans précédent entre le Hamas et l’émissaire américain Adam Boehler chargé du dossier des otages.
Ce dernier a accordé une série d’interviews aux médias israéliens. Il estime qu’un accord pourrait se concrétiser dans les prochaines semaines. Le Hamas serait prêt à un cessez-le-feu de longue durée allant de cinq à dix ans et également à un désarmement de l’organisation.
Désaccords sur la deuxième phase de l’accord
Dimanche soir, le cabinet de sécurité israélien n’a pas défini de mandat précis pour les négociateurs, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. C’est une délégation de travail qui se rend à Doha officiellement pour envisager une prolongation de la trêve jusqu’à la fin du Ramadan et la libération d’une dizaine d’otages. Israël refuse à ce stade de discuter de la seconde phase de l’accord qui inclurait la fin de l’état de belligérance.
Les désaccords portent sur la deuxième phase de l’accord, qui prévoit, selon le Hamas, un cessez-le-feu permanent, le retrait complet israélien de Gaza et la libération des otages encore retenus dans le territoire palestinien – 58, dont 34 morts, selon l’armée israélienne.
« Nous exhortons les médiateurs en Égypte et au Qatar, ainsi que l’administration américaine à veiller à ce que l’occupant respecte l’accord, autorise l’entrée de l’aide humanitaire et procède à la deuxième phase », a déclaré dimanche à l’AFP le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem. Israël, de son côté, souhaite une extension de la première phase du cessez-le-feu jusqu’à la mi-avril, et réclame, pour passer à la deuxième, la « démilitarisation totale » du territoire, le départ du Hamas du territoire palestinien qu’il dirige depuis 2007, et le retour des derniers otages.
Électricité coupée à Gaza
Invoquant le refus du Hamas de se plier à ces conditions, Israël bloque depuis le 2 mars l’entrée dans le territoire palestinien de l’aide humanitaire, vitale pour les quelque 2,4 millions de Gazaouis.
À la veille de ces nouveaux pourparlers, Israël a accentué la pression sur le Hamas, annonçant qu’il allait couper l’unique ligne électrique avec Gaza, qui y alimente la principale usine de dessalement d’eau du territoire. Le mouvement palestinien a dénoncé un « chantage mesquin et inacceptable ».