Israël, Arabie saoudite, Corée du Nord… Ces pays qui voient le retour de Trump au pouvoir comme une aubaine

Aux yeux de nombreux dirigeants, la potentielle élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis est perçue comme une menace pour l’ordre mondial. À l’inverse, certains pays, plus que séduits par son mandat ou les perspectives qu’un second ouvrirait pour eux, attendent le retour du Républicain avec impatience.
 
Deux jours avant l’élection présidentielle américaine, qui va se tenir ce mardi 5 novembre, tous les regards sont tournés vers les États-Unis. Si de nombreux pays voient la potentielle victoire du candidat républicain, Donald Trump, comme une menace pour l’ordre mondial, d’autres attendent son retour avec impatience, quatre ans après la fin d’un premier mandat qui les avaient séduits.
 
Les Israéliens ouvertement pro-Trump
À l’inverse des juifs américains – dont environ 70 % préfèrent donner leur voix à Kamala Harris –, les Israéliens ne rechignent pas à afficher leur position pro-Trump. Selon une enquête d’opinion pour le quotidien Maariv, près de deux tiers d’entre eux (62 %) affirment soutenir le candidat républicain face à la démocrate, qui n’obtient que 20 % de soutien.
 
Un positionnement qui n’est pas si surprenant, quand on se rappelle les mesures prises par l’administration Trump en faveur de l’État hébreu. À commencer par le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem en mai 2019 – une décision qui a acté le refus américain d’une solution à deux États en reconnaissant unilatéralement la ville sainte comme la capitale d’Israël.
 
La même année, le milliardaire a également reconnu la souveraineté d’Israël sur la partie du plateau du Golan conquise sur la Syrie durant la guerre des Six Jours de 1967, puis annexée en 1981. Une annexion qui n’avait, jusqu’alors, jamais été reconnue par la communauté internationale. En guise de remerciement, une nouvelle colonie sobrement surnommée les « Hauteurs de Trump » a été inaugurée dans cette région disputée.
 
 
Enfin, en 2020, Donald Trump a chapeauté la signature des accords d’Abraham, prévoyant la normalisation des rapports diplomatiques entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part, et Israël et le Bahreïn d’autre part. De tels accords ont par la suite été conclus par Israël avec le Maroc et le Soudan.
 
Autant d’avancées pour Israël qui justifient le fait, qu’aujourd’hui, la population est largement favorable au retour du milliardaire à la Maison Blanche. D’autant que sa rivale, Kamala Harris, a plutôt tendance à être perçue comme hostile vis-à-vis d’Israël, notamment depuis l’offensive du Hamas du 7 octobre 2023. Lors de la convention démocrate, en août 2024, la candidate a en effet affiché son soutien à la cause palestinienne, déclarant qu’elle ne resterait pas « silencieuse » si perdurait cette tragédie dans la bande de Gaza qui lui « brise le cœur ».
 
Elle a aussi implicitement accusé le Premier ministre israélien d’être le principal obstacle à une sortie de crise. L’occasion, pour le ticket Donald Trump et J.-D. Vance – ouvertement pro-Israël –, de se placer en grand défenseur de l’État hébreu.
 
La Russie de Poutine, mi-figue, mi-Trump
On ne compte plus le nombre de fois où Donald Trump s’est plaint des milliards de dollars d’aide militaires américaine versés à l’Ukraine. Rappelons qu’à la suite de l’annonce d’une nouvelle enveloppe de 375 millions de dollars, le candidat républicain s’était montré particulièrement acerbe vis-à-vis du chef de l’État ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Chaque fois qu’il est venu dans notre pays, il est reparti avec 60 milliards de dollars, je pense que c’est le meilleur commercial de la planète », avait-il ainsi ironisé lors d’un meeting de campagne, le 25 septembre.
 
Depuis le début de l’invasion du pays par la Russie, en février 2022, le pays constitue le principal soutien de Kiev, avec un total de 75,1 milliards d’euros d’aide, aussi bien militaire, financière qu’humanitaire. En comparaison, pour l’Union européenne, ce chiffre est de 39,4 milliards, et de 4,4 milliards pour la France, selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale. Alors, comme Donald Trump se plaît à le répéter : en cas de victoire, il ne donnera rien « à moins que l’Europe ne commence à égaliser ».
 
 
Le candidat républicain s’est toujours montré admiratif du chef du Kremlin, dont il a à plusieurs reprises loué « l’intelligence », voire le « génie ». Pourtant, à l’approche de l’élection présidentielle, le soutien de Vladimir Poutine à son égard n’est pas évident. En septembre dernier, ce dernier a suggéré avec sarcasme qu’il préférait voir Kamala Harris accéder à la Maison Blanche, affirmant que son « rire si expressif et contagieux » montre « que tout va bien pour elle ».
 
Une position qui a immédiatement fait réagir Donald Trump, ce dernier avouant avoir été « vexé » par les propos du président russe, lors d’un rallye dans l’État disputé du Wisconsin. Avant de supposer un coup de bluff de Vladimir Poutine : « Est-ce qu’il l’a dit en souriant ? Je pense qu’il a peut-être dit ça en souriant », a alors supputé le candidat républicain.
 
Pour la Corée du Nord, les espoirs de nouvelles négociations
Depuis 2020, les relations entre les États-Unis et la Corée du Nord semblent au point mort. Donald Trump sera-t-il celui qui, une nouvelle fois, va relancer les discussions ? C’est en tout cas ce qu’a affirmé un ancien diplomate nord-coréen, Ri il Gyu, en août dernier auprès de l’agence Reuters. « Kim Jong-un souhaite rouvrir les négociations nucléaires avec les États-Unis si Donald Trump est réélu à la présidence », soutient-il. L’objectif, selon l’ancien diplomate : lever les sanctions sur les programmes d’armement, du pays, annuler sa désignation comme État soutenant le terrorisme et obtenir une aide économique.
 
Pour rappel, en juin 2019, Donald Trump avait été le premier président américain à fouler les terres nord-coréennes, lors d’une rencontre avec son homologue Kim Jong-un. C’était la troisième fois que les deux hommes se retrouvaient, après un meeting à Singapour, en juin 2018, puis à Hanoï (Vietnam) en février 2019. À cette période, l’administration Trump exigeait que Pyongyang renonce définitivement à son programme nucléaire avant d’envisager une levée des sanctions internationales, ce que le pays a toujours refusé.
 
 
L’échec des négociations a d’ailleurs été acté 6 mois plus tard, en janvier 2020. « Les États-Unis formulent des exigences contraires aux intérêts fondamentaux de notre État et adoptent un comportement de voyou », avait ainsi déclaré Kim Jong-un devant le comité central de son Parti des travailleurs. Pour autant, pas une seule critique envers Donald Trump n’a figuré dans son discours. ?
 
Plus récemment, en juillet, le candidat républicain a assuré que le dirigeant nord-coréen aimerait qu’il « revienne ». Et de poursuivre : « Je pense que je lui manque, si vous voulez savoir. Je m’entends bien avec lui. »
 
L’Arabie saoudite, le royaume de Trump ?
Au cours de son mandat, Donald Trump a cultivé des liens très étroits avec l’Arabie saoudite, choisissant Riyad comme destination pour son premier déplacement à l’étranger. En 2018, son administration avait même défendu le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) qui, selon les agences de renseignements américaines, avait ordonné le meurtre brutal du critique saoudien basé aux États-Unis, Jamal Khashoggi.
 
« Les États-Unis entendent rester un partenaire inébranlable de l’Arabie saoudite, pour assurer les intérêts de notre pays, d’Israël et de nos autres partenaires dans la région », avait martelé l’ancien président américain, dans un communiqué. Depuis, son gendre, Jared Kushner, a fait l’objet d’une enquête commanditée par les démocrates pour avoir lancé une société de capital-investissement qui aurait reçu 2 milliards de dollars d’un fonds contrôlé par MBS.
 
 
Mais les liens entre la famille Trump et l’Arabie saoudite sont allés bien au-delà de son mandat. En témoignage la construction d’une tour, appelée la « Trump Tower », dans la ville côtière de Djeddah. Cet accord a été conclu en juillet dernier entre la Trump Organization et un promoteur immobilier saoudien, Dar Global.
 
« Nous sommes ravis d’étendre notre empreinte au Moyen-Orient et d’apporter le standard de luxe Trump à la région grâce à notre relation de longue date avec Dar Global », a déclaré Eric Trump, le fils de l’ancien président et vice-président exécutif de la Trump Organization, dans un communiqué annonçant le projet.
 
L’Argentine… ou plutôt son dirigeant, Javier Milei
Le fameux MAGA est leur mantra commun, en référence au slogan trumpiste « Make America great again », que martèle à l’envi le candidat républicain et qui fonctionne tout aussi bien pour l’Argentine. Entre Donald Trump et Javier Milei, l’union était scellée dès le départ.
 
À peine élu à la présidence de l’Argentine, en 2023, l’économiste, qui s’auto-qualifie de libertarien, d’ultralibéral et d’« anarcho-capitaliste » a reçu le soutien du milliardaire américain. « Je suis très fier de toi. Tu vas transformer ton pays et faire de l’Argentine à nouveau un grand pays », avait-il publié sur son réseau Truth Social.
 
 
Pas étonnant si, encore aujourd’hui, un parallèle est établi entre ces hommes politiques, tous deux amateurs de déclarations provocatrices (et des coupes mi-longues). En septembre dernier, lors d’une interview avec la chaîne LN +, Javier Milei a prétendu être « l’un des deux hommes politiques les plus importants » au monde, avec Donald Trump. Rien que ça.

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