Internationale: Signe de dégel entre Bissau et Praia

INTERNATIONALE-Un nouveau vent souffle entre les deux pays frères. En brouille depuis plusieurs années, les deux pays lusophones de la zone CEDEAO ouvrent une nouvelle page de leur histoire, marquée par une visite d’amitié et de travail à Bissau, du premier ministre de l’archipel du Cap vert, Jorge Carlos Fonseca.

 

La Guinée-Bissau et le Cap-Vert, anciennes colonies portugaises liées par une longue histoire commune qui avait fini par s’étioler, ont scellé leurs retrouvailles cette semaine à l’occasion de la première visite officielle à Bissau d’un président capverdien.

 

Cette visite « ouvre une nouvelle page dans les relations » entre les deux pays, « différentes de celles des années 1970 », a déclaré le président cap-verdien Jorge Carlos Fonseca lundi à Bissau, à l’entame d’une visite officielle de quatre jours.

 

« Peu de Guinéens n’ont pas un frère ou un cousin au Cap-Vert et vice versa », a de son côté souligné le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, qui a accédé au pouvoir il y a un an après une élection controversée.

 

Le Cap-Vert, archipel situé au large du Sénégal, et la Guinée-Bissau, petit pays limitrophe de la Guinée (Conakry) et du Sénégal, ont mené ensemble, sous la bannière du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) d’Amilcar Cabral, leur lutte pour l’indépendance obtenue en 1974 pour la Guinée-Bissau, l’année suivante pour le Cap-Vert.

 

Mais au bout de quelques années, les divergences au sein du PAIGC ont conduit à la scission en deux partis distincts et mis fin au projet d’une fédération commune.

 

Au début des années 1990, le Cap-Vert est passé d’un régime de parti unique (PAICV, initialement d’obédience communiste) à une démocratie pluraliste qui fait figure de modèle en Afrique. La Guinée-Bissau a pour sa part connu une succession de coups d’Etat, de tentatives de putsch et d’interminables crises politiques.

 

Malgré « ce qui rapproche les deux peuples, notamment l’histoire, la culture, les complicités immenses, on ne peut pas comprendre (…) qu’il n’existe pas de relations politiques et diplomatiques étroites entre nos deux Etats », a souligné M. Fonseca.

 

Les deux pays se sont engagés à renforcer leurs liens diplomatiques en ouvrant pour la première fois une ambassade dans leurs capitales respectives.

 

Le président bissau-guinéen a décerné à son homologue cap-verdien la plus haute distinction du pays, la médaille Amilcar Cabral. Il a aussi promis de le consulter  « chaque fois que cela sera nécessaire ».

 

GMS/ AFP

 

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