En Indonésie, le bilan n’a cessé de s’alourdir depuis que l’éruption du volcan Anak Krakatoa a entrainé un tsunami qui a déferlé sur les côtes de Java et de Sumatra. Selon les chiffres officiels, il y aurait au moins 373 morts et plus de 1 400 blesses, un chiffre qui devrait malheureusement continuer à progresser dans les jours qui viennent.
En descendant du nord au sud de la route côtière la plus à l’ouest de Java, les dégâts causés par le tsunami en front de mer se font de plus en plus visibles. À partir d’une vingtaine de kilomètres, les premières constructions légères, tout en bois, sont écroulées sur la plage. Et à la hauteur de la plage de Carita, ce sont cette fois les maisons plus solides, en béton, qui sont éventrées et des véhicules accidentés comme s’ils avaient percuté un arbre.
Sur la plage de Kosambi, les quelques restaurants qui servaient du poisson ou des fruits de mer ne sont plus qu’un tas de bois mêlé au sable. Une dizaine de personnes accroupies à côte en veulent au gouvernement. Les difficultés techniques ne leur parlent pas, ils estiment qu’ils auraient dû être alertés du tsunami, ce qui n’a pas été le cas.
Un homme confie d’ailleurs à notre envoyé spécial,Joël Bronner, qu’il vient à présent surveiller lui-même le niveau de la mer, parce qu’il craint un nouveau raz de marée et qu’il n’a plus confiance en d’éventuelles informations officielles. Une inquiétude partagée par les experts, qui mettent en garde contre le risque de nouvelles vagues mortelles dues à l’activité volcanique.
Témoignages
Tous les survivants racontent que face aux vagues, ce samedi, ils ont dû fuir dans la nuit, non pas en direction des hauteurs – il n’y en avait pas à proximité – mais loin, le plus loin possible de la plage. C’est notamment le cas d’un jeune étudiant et de ses amis, qui a raconté cette nuit de cauchemar à la directrice de l’ONG CARE, Helen Vanwel.
« J’ai discuté ce matin avec un étudiant, qui s’appelle Farrel, et qui était là avec 8 amis pour les vacances. Quand le tsunami est arrivé, il était 10h du soir, donc il dormait. Lui et ses amis ont vu l’eau entrer. Les gens hurlaient, criaient… Donc ils ont couru pieds nus jusqu’à l’arrière-cour de l’hôtel. Heureusement, le mur du fond de l’hôtel s’est brisé sous le poids de l’eau, ce qui leur a permis de s’échapper. Il m’a dit qu’ils étaient terrorisés, je peux encore l’entendre dans sa voix. C’est arrivé samedi soir, on est lundi soir ici, et il est encore traumatisé. Il m’a dit qu’ils avaient eu peur de mourir. Ils sont revenus le lendemain, à la recherche d’autres personnes. Ils ont vu beaucoup de blessés, et aussi quelques personnes décédées, donc ils ont eu beaucoup de chance. »LIRE LA SUITE
GMS / rfi.fr/asie-pacifique