Inde: violents incidents après un appel à la destruction de la tombe d’un empereur musulman

Neuf personnes ont été blessées dans le centre de l’Inde lors de violents incidents causés par l’appel d’un mouvement nationaliste hindou en faveur de la destruction du tombeau d’un empereur musulman, ont rapporté mardi les médias indiens.
 
Les militants du mouvement d’extrême droite Vishwa Hindu Parishad (VHP) exigent le démantèlement du monument abritant à Nagpur la dépouille d’Aurangzeb, issu d’une dynastie qui a régné sur cette partie de l’Inde au XVIIe siècle.
 
Le VHP accuse cet empereur moghol d’avoir persécuté la communauté hindoue.
 
Des affrontements ont éclaté lundi dans la ville après que des militants hindouistes ont mis le feu à une photo d’Aurangzeb, a rapporté la télévision NDTV.
 
En riposte, des manifestants ont incendié des véhicules et mis à sac des habitations. Selon l’agence Press Trust of India, six civils et trois policiers ont été blessés. La chaîne NDTV a pour sa part fait état d’une cinquantaine d’arrestations.
 
Les autorités locales ont interdit tout rassemblement de plus de quatre personne sur la place publique et renforcé la sécurité autour du tombeau d’Aurangzeb, à environ 450 km à l’ouest de Nagpur.
 
Le chef de l’exécutif de l’Etat du Maharashtra, l’ultranationaliste hindou Devendra Fadnavis, a exhorté la population à ne pas « croire les rumeurs » et regretté de devoir protéger la sépulture d’Aurangzeb « malgré ses actes passés de persécution ».
 
Au pouvoir depuis 2014, le Premier ministre Narendra Modi a plusieurs fois mis en cause publiquement l’empereur moghol.
 
« Aurangzeb et ses tyrans ont coupé de nombreuses têtes », a-t-il ainsi déclaré en 2022.
 
M. Modi est régulièrement accusé par ses critiques et la société civile indienne de discrimination à l’endroit des quelque 200 millions de musulmans du pays le plus peuplé de la planète.

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