Réunis mardi en assemblée générale, les syndicats guinéens ont annoncé le dépôt d’un préavis de grève générale. Ils demandent la libération du journaliste et syndicaliste Sékou Jamal Pendessa, en prison depuis 19 jours pour avoir appelé à manifester contre les restrictions qui frappent actuellement internet et les médias en Guinée.
Sous le hangar de la Bourse du travail, l’ambiance est survoltée. Des dizaines de femmes chantent, crient des slogans en faveur de Sékou Jamal Pendessa, arrêté le 19 janvier. Kader Aziz Camara, leader de la CNTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée), harangue la foule : « Nous voulons que Pendessa soit libéré sans conditions. À cet effet, le mouvement syndical a décidé de déposer un préavis de grève au gouvernement. »
Ces femmes qui chauffent la salle sont des commerçantes, menacées d’expulsion dans deux marchés de Conakry. Le syndicaliste a un message également pour elles : « Mais aussi, nous voyons que la cherté de la vie est là, les femmes sont devant nous. »
Des revendications très différentes
En conséquence, les centrales réclament aussi la baisse des prix des denrées de première nécessité. Le préavis de grève mêle des revendications très différentes. Ibrahim Kalil Diallo, secrétaire général adjoint du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, assume : « Je crois qu’il est impératif pour les autorités de prêter une oreille attentive à cette colère qui est en train de gagner petit à petit la population. Les gens se retrouvent étouffés parce qu’ils n’ont pas l’accès à l’information, ils n’ont pas la chance, l’opportunité de parler. »
C’est le silence radio du côté des autorités qui n’ont pas réagi à ce préavis.