INTERNATIONALE-On espéré un déroulement heureux du scrutin présidentiel, quand la guerre de la communication a subitement fait surface, 24heures après le choix du prochain chef de l’Etat devant conduire le destin du peuple Guinéen.
En Guinée le risque de trouble est palpant après la proclamation unilatérale par l’opposant Cellou Dalein Diallo de sa victoire à la présidentielle ce lundi 10 octobre.
C’est dans l’après-midi du lundi que Dalein Diallo a effectué sa conférence de presse dans son QG de campagne revendiquant sa victoire « dès le premier tour », sans attendre les résultats officiels qui doivent normalement être déclarés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Dans des quartiers de la banlieue de Conakry, fiefs de M. Diallo et de son parti, l’Union des forces démocratiques (UFDG), des scènes de liesse, des jets de lacrymogène et courses poursuites entre forces de l’ordre et jeunes affiliés à UFDG ont été remarquées.
« Alors que des jeunes célébraient pacifiquement la victoire, les forces de sécurité ont tiré sur la foule, entraînant la mort de trois jeunes garçons et plusieurs blessés par balles », a écrit M. Diallo sur les réseaux sociaux.
Avant de poursuivre : des » nouveaux crimes à mettre à l’actif d’Alpha Condé », le président sortant qui brigue à 82 ans un troisième mandat consécutif qui a engendré des séries de manifestations pendant les mois qui ont précédé le scrutin.
Toutefois, du côté des autorités aucune confirmation n’a été obtenue sur les personnes qui auraient été tuées.
APPEL AU CALME
Le numéro deux de l’organe chargé d’organiser les élections, la CENI, a déclaré « prématurée », « nulle et de nul effet » la proclamation de M. Diallo. C’est à la Céni qu’il appartient d’annoncer les résultats provisoires, probablement « d’ici à la fin de la semaine », puis à la Cour constitutionnelle de les valider, a-t-il affirmé.
Dans un communiqué commun, les Nations unies, l’Union africaine et la Communauté des Etats ouest-africains (CEDEAO) ont jugé « regrettables » les annonces anticipées de résultats. Elles ne sont pas « de nature à préserver le calme qui a globalement prévalu » au cours du vote, ont elles déploré, appelant les « acteurs politiques au calme et à la retenue afin d’éviter des manifestations violentes ».
Le parti de M. Condé a lui aussi condamné cette proclamation et appelé ses partisans au calme dans l’attente des résultats officiels.
Un second tour, s’il doit avoir lieu, est programmé le 24 novembre.
GMS/ Jonas Bassène