Près de 700 000 lecteurs Bissau Guinéens doivent départager douze candidats ce dimanche 24 novembre, tous des hommes. Presque pas de violence notée pendant cette campagne qui s’est terminé ce vendredi à minuit et qui aura vu des caravanes tapageuses scander les noms des candidats à travers le pays, et des posters géants à leur effigie dans la capitale.
Les favoris pour cette élection présidentielle sont des acteurs des crises politiques qui ont ébranlé l’ancienne colonie portugaise ces dernières années : Le président sortant, José Mario Vaz. Exclu du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), il concourt en indépendant. Il est le premier chef d’Etat en 25 ans à avoir terminé son mandat, les autres ayant été tués ou renversés. Une particularité bien Bissau Guinéenne.
Le Premier ministre entre 2014 et 2015, Domingos Simoes Pereira, chef de l’historique PAIGC, Umaro Sissoco Embalo, à la tête d’une dissidence du PAIGC, Nuno Nabiam, battu pour rappel au second tour lors des présidentielles de 2014.
Le président José Mario Vaz avait dans un passé récent engagé le bras de fer, le 28 octobre 2019, en limogeant et remplaçant son Premier ministre Aristides Gomes. Ce dernier était chargé par la communauté internationale de diriger les affaires du pays, et d’organiser l’élection présidentielle. Aristides Gomes refusa de quitter son poste, le président menaça alors de recourir à la force. La légalité était avec Aristides Gomes, s’accordait la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ONU et l’Union européenne.
Les agissements du président font courir « des risques de guerre civile », s’était alarmée la CEDEAO. Ce coup d’éclat n’est pas le premier qu’ait connu le pays lusophone, abonné aux crises institutionnelles.
L’issue de ces élections présidentielles est donc très attendue. Seront-elles libres, pacifique et transparente ? la question reste suspendue à la maturité dont fera montre le peuple Bissau Guinéen ce 24 novembre.
GMS / Amady Khalilou Diémé