C’était une nuit épouvantable pour les habitants de Beyrouth et de ses banlieues, confirme notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh, car les raids aériens n’ont pratiquement pas cessé. Les puissantes explosions ont fait trembler les murs dans toute la capitale et sa périphérie. Le bombardement le plus violent a touché à l’aube le quartier populaire de Basta, en plein cœur du Beyrouth intramuros. Six missiles perforants anti-bunkers ont provoqué d’énormes cratères de huit mètres de profondeur et au moins un bâtiment de huit étages a été entièrement détruit et des dizaines d’autres ont été fortement endommagés. Des vitres ont été brisées dans un rayon de 300 mètres.
Le ministère libanais de la Santé a fait état d’au moins quatre morts dans cette frappe israélienne. « La frappe de l’ennemi israélien sur (le quartier de) Basta à Beyrouth a tué quatre personnes et blessé 23 », a indiqué le ministère dans un communiqué, faisant état d’un bilan préliminaire. Ce samedi matin, les secouristes continuaient de déblayer les décombres à la recherche d’autres victimes ou d’éventuels survivants, selon la même source.
Le mode opératoire de ce raid rappelle les frappes qui ont tué l’ancien secrétaire général Hassan Nasrallah, le 27 septembre, et son successeur pressenti Hicham Safieddine, quelques jours plus tard.
Les médias libanais se contentent de relayer les informations diffusées par la partie israélienne sur l’identité de la cible visée par Israël. Dans un premier temps, le nom de Talal Hamiyyé, dernier commandant de la première génération encore vivant, a été avancé, puis celui de Mohammad Haïdar, présenté comme le chef des opérations du parti dans le sud du Liban. Les Libanais connaissent le personnage puisqu’il a été député au Parlement dans les années 90. Le Hezbollah, de son côté, n’a pas encore communiqué au sujet du raid sur Beyrouth.
Des secouristes du Hezbollah tués dans le sud
Outre ce secteur, l’armée israélienne avait appelé dans la nuit de jeudi à vendredi à évacuer plusieurs zones du sud du Liban, où elle mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres contre les combattants du Hezbollah. Cinq secouristes affiliés au Hezbollah y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.
Et dans l’est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l’hôpital Dar al-Amal près de Baalbek, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l’établissement de santé, selon le ministère.