Stratégique dans le secteur primaire, l’élevage occupe une place importante dans l’économie sénégalaise. Plus de 300.000 familles, soit près de 3 millions de Sénégalais, y trouvent leurs moyens de subsistance (environs 30% des ménages en milieu rural) et des revenus monétaires conséquents. Toutefois, ces 10 dernières années, 75% des maladies émergentes qui ont affecté les humains sont d’origine animale qu’elle soit domestique ou sauvage. Beaucoup d’initiatives ont été prises, pour répondre à la première survenue de l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène en 2020.
Dans un contexte de la survenue d’une épizootie d’influenza aviaire à H5N1 dans l’avifaune au niveau des régions de Saint-Louis et Dakar et des épidémies de plus en plus fréquentes dans le secteur avicole, la FAO attire l’attention sur les risques liés à l’utilisation non raisonnée des antimicrobiens qui peuvent être source d’émergence de pathogènes résistants.
Ainsi, pour contrôler l’épizootie en cours au Sénégal, le Coordonnateur Sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et Représentant de la FAO au Sénégal, Gouantoueu Robert Guei invite à anticiper l’accompagnement des aviculteurs pour prévenir sa propagation au sein de l’aviculture rurale et moderne.
« Dans le contexte actuel, les actions de prescriptions et d’utilisation des antimicrobiens, doivent être sous-tendues par des diagnostics de confirmation, des tests de sensibilité aux antimicrobiens et le respect des délais d’attente », indique M. Guei, au cours d’un atelier de plaidoyer pour un meilleur engagement du secteur privé dans la gestion des crises liées aux maladies zoonotiques, à la Résistance aux antimicrobiens (RAM) et validation de l’étude sur la cartographie des fermes avicoles et l’utilisation des antimicrobiens au niveau des régions de Thiès et Dakar.
En effet, une étude relative à la cartographie des fermes avicoles dans les régions de Dakar et Thiès a permis de répertorier plus de 1130 fermes avicoles dont 356 à Dakar et 783 dans la région de Thiès.
Les acteurs plaident pour que le secteur privé soit mieux engagé dans la gestion des crises liées aux maladies zoonotiques, à la Résistance aux antimicrobiens (RAM) et validation de l’étude sur la cartographie des fermes avicoles et l’utilisation des antimicrobiens au niveau des régions de Thiès et Dakar sera portée.
« La résistance aux antimicrobiens constitue un défi mondial qui menace de réduire à néant plus d’un siècle de progrès en santé publique, en soins de santé et en développement humain ; progrès attribuables à l’usage des antimicrobiens. On estime que les infections résistantes aux médicaments contribuent à près de 5 millions de décès chaque année », a soutenu le représentant du ministre Aly Saleh Diop Ministre de l’Elevage et des Productions animales.
D’ailleurs, la FAO à travers son Centre d’Urgence pour la Lutte contre les Maladies Animales Transfrontières (FAO-ECTAD), avait déjà appuyé une étude ciblant les sources potentielles d’indemnisation des acteurs impactés par les crises sanitaires. Ainsi, elle invite les autorités pour que ladite étude soit revisitée et actualisée. Mieux, le secteur privé qui joue un rôle indispensable doit se mobiliser et apporter sa contribution technique et financière.