Gestion des frontières : le Sénégal veut tracer une nouvelle voie

La Commission Nationale de Gestion des Frontières (CNGF) créée depuis des années a été renforcée en 2022. Ce renforcement est fondé sur la nécessité de mieux prendre en charge toutes les questions liées aux frontières d’ordre sécuritaire, socio-économique, politique de manière inclusive. L’organisation d’un atelier de lancement des travaux du processus d’élaboration de la politique nationale de gestion des frontières ( PNGF-SN) entre dans ce cadre. A la vérité, cette politique a été mise en œuvre par l’Etat du Sénégal pour une durée de 9 mois.

En conclave de deux jours, les membres de la CNGF, les partenaires techniques et financiers, les autorités administratives des circonscriptions frontalières, des représentants des ministères sectoriels entre autres acteurs vont définir les termes de référence du processus d’élaboration de la politique nationale de gestion des frontières (PNGF-SN) et les valider.

Dans un communiqué parvenu à la presse informe que « la PNGF-SN sera opérationnalisée à partir d’un plan d’actions articulé autour du renforcement des capacités des acteurs, du financement et la mobilisation des ressources en plus d’un dispositif qui sera mis en œuvre (politique, stratégique et opérationnel) et de suivi évaluation ».

 

Un soutien international

A travers la Coopération allemande GIZ, la République fédérale d’Allemagne compte appuyer le Sénégal dans cette initiative de gouvernance frontalière autour de plusieurs domaines prioritaires d’intervention notamment la délimitation/démarcation des frontières, le développement et l’équipement des zones frontalières, la sécurité, la migration et la santé publique, la coopération transfrontalière et la gestion/prévention des conflits…

« Par le biais de l’office des Nations unies contre la drogue et le crime, l’Allemagne soutient la coopération transfrontalière entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau », rappelle le vice-ambassadeur de la République Fédérale de l’Allemagne au Sénégal.

Dans la même veine, l’UEMOA s’engage également à soutenir le Sénégal dans cette démarche de contrôle et de maîtrise de ses frontières.  

En outre, la défense, la sécurité, les questions d’infrastructures, le domaine socio-éducatif seront au menu des échanges. « Dans tous ces domaines, nous allons travailler à la pacification des zones frontalières. Nous allons nous accorder avec nos voisins sur les délimitations afin d’éviter les litiges frontaliers et mettre les infrastructures qui peuvent être utilisées de part et d’autre de la frontière », explique le vice-Amiral et Chef de l’Etat-major particulier du Président, Oumar Wade.

 

   L’élaboration de la PNGF, une recommandation de l’U.A

 

Rappelons que toutes ces mesures répondent aux recommandations de l’U.A. Au-delà de ces aspects politiques et réglementaires, l’élaboration de la PNGF-SN se justifie par un contexte politique, socioéconomique et sécuritaire fragile. En effet, le Sénégal est confronté à plusieurs enjeux et défis d’ordre sécuritaire, géopolitique, économique, social et migratoire qui posent la pertinence d’une gouvernance efficace et efficience des frontières.  C’est pourquoi, il est important pour la CNGF de se doter d’un cadre de référence qui fixe les grandes orientations en matière de gouvernance des frontières. D’où la pertinence pour le Sénégal de se doter d’une PNGF et de son plan d’actions. 

« La PNGF-SN du Sénégal, qui s’inscrit dans la Stratégie de l’Union Africaine pour une meilleure Gouvernance des Frontières (SUAGF) et des orientations du Plan Sénégal Émergent (PSE), vise à améliorer durablement les conditions de vie des populations frontalières par le renforcement de l’offre de services publics, la valorisation des opportunités économiques et la mise en place d’une sécurité durable », rapporte la note.

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