Gemalto visé pour corruption en Afrique : Au Sénégal, un contrat sur un marché de permis à conduire et de plaques d’immatriculation en cause

Une information judiciaire visant des marchés gouvernementaux conclus entre le fabricant de cartes à puce Gemalto, racheté en 2019 par Thales, et plusieurs pays africains a été ouverte en juin, a indiqué mardi le parquet national financier, confirmant une information de Mediapart.
 
Cette information judiciaire a été ouverte le 13 juin 2022 pour corruption d’agent public étranger en bande organisée, blanchiment aggravé de corruption d’agent public étranger et association de malfaiteurs.
 
L’affaire est née d’un signalement de Tracfin, la cellule de renseignements financiers de Bercy, et a donné d’abord lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire, portant sur des marchés gouvernementaux conclus par Gemalto, devenu Thales DIS, avec plusieurs Etats africains, a confirmé le PNF.
 
Plusieurs perquisitions ont été menées en octobre, a indiqué cette source.
 
Selon Mediapart, l’enquête « porte sur une dizaine de marchés gouvernementaux (cartes d’identité, cartes électorales, plaques d’immatriculation) remportés par Gemalto entre 2015 et début 2019 », notamment sur des « commissions touchées, pour remporter ces contrats, par plusieurs intermédiaires ».
 
Les investigations porteraient notamment sur un contrat de plus de 46 millions de dollars remporté en 2016 auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la République démocratique du Congo, indique le site.
 
Elles s’intéresseraient aussi à un autre contrat remporté en 2017 au Sénégal sur les permis de conduire et les plaques d’immatriculation, ainsi qu’à un intermédiaire israélien de Gemalto qui aurait négocié deux contrats au Cameroun et un autre au Sénégal.
 
Contacté par l’AFP, Thales a confirmé que sa filiale s’était « vu remettre en octobre 2022 une réquisition judiciaire en vue de communiquer des documents et informations en relation avec des contrats remportés par Gemalto avant son acquisition par Thales en 2019 ».
 
Le groupe a assuré « coopérer pleinement avec les autorités judiciaires dans le cadre de cette procédure ».
 
« Il se conforme strictement aux règlementations nationales et internationales » et pratique une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption et du trafic d’influence », a-t-il ajouté.

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