Si les autorités israéliennes continuent de faire la sourde oreille aux demandes de la communauté internationale qui réclame l’ouverture de plus de points de passage avec Gaza, certains pays ont choisi une autre option. Alors que les Palestiniens attendent désespérément des vivres, l’idée est désormais d’acheminer cette aide depuis Chypre, via la mer, en utilisant notamment un navire de l’ONG espagnole Open Arms.
Cette opération, annoncée ce vendredi 8 mars par la présidente de la Commission européenne, compte sur le soutien de l’Union européenne, des États-Unis, de Chypre et des Émirats arabes unis, avec l’accord des autorités israéliennes, sans qui rien n’est envisageable. L’idée est d’amener cette aide directement dans le nord de la bande de Gaza et de la débarquer à l’aide d’une barge qui serait remorquée sur tout le trajet, selon la presse espagnole.
Le navire de l’ONG espagnole Open-Arms devrait quitter le port de Lanarca ce dimanche 10 mars, selon les autorités chypriotes. Le ministère des Affaires étrangères de l’île assure qu’il ne reste qu’à évaluer les conditions météo. Riz, farine et protéines en boîte ont été chargés à bord la veille, sous le contrôle d’observateurs israéliens, conformément à un accord signé en décembre dernier entre l’État hébreu et Chypre.
Au total, cette initiative doit permettre d’acheminer 200 tonnes d’aide, alors que la situation à Gaza est catastrophique selon de nombreuses organisations présentes sur place. Celles-ci n’ont de cesse de répéter que l’aide acheminée par les voies aériennes et terrestre ne suffit pas. Un premier bateau devrait arriver ce dimanche à Gaza, selon Ursula von der Leyen, qui a tenu à remercier Open Arms et l’ONG World Central Kitchen qui bataillaient depuis deux mois pour mettre en place ce corridor maritime.
Si World Central Kitchen se chargera de distribuer l’aide de ce convoi aux palestiniens, les modalités de déchargement d’aide à grande échelle dans l’enclave restent à définir face aux risques sécuritaires et au manque d’infrastructures. Ce jeudi 7 mars, le président américain Joe Biden a annoncé la construction d’une « jetée temporaire » sur la côte de Gaza. Mais selon le Pentagone, cela pourrait prendre jusqu’à 60 jours et impliquerait un millier de soldats.
Côté européen, les contributions exactes de la Commission, mais aussi de l’Allemagne, de l’Italie ou encore des Pays-Bas, restent encore à préciser. Si ces convois maritimes se concrétisent, il s’agirait du premier assouplissement du blocus naval imposé à Gaza par Israël depuis 2007.