En contrepartie, Israël doit libérer 183 détenus palestiniens, selon le Club des prisonniers palestiniens. Ce quatrième échange fait partie de la trêve entamée le 19 janvier entre Israël et le Hamas, après plus de 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.
M. Kalderon avait été enlevé avec son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, qui ont été libérés lors d’une première trêve en 2023. En revanche, écrit notre envoyée spéciale au Moyen-Orient, Murielle Paradon, pour Yarden Bibas, l’histoire est plus tragique, sa femme et ses deux enfants en bas âge ne sortiront pas. Le Hamas avait annoncé leur mort dans un bombardement israélien, même si Israël n’a jamais confirmé. Sur Instagram, la famille de Yarden Bibas a exprimé son émotion en déclarant : « Notre Yarden est censé revenir… mais Shiri et les enfants ne sont toujours pas rentrés. »
« Un enfer inimaginable »
La libération de Yarden Bibas et Ofer Kalderon s’est déroulée dans le calme, des dizaines de combattants du Hamas, masqués et en treillis militaires, étaient présents à Khan Younès. Contrairement à d’autres libérations marquées par des scènes de chaos, il n’y a pas eu de foules de Palestiniens ce samedi 1ᵉʳ février. Les deux otages ont été libérés lors d’une cérémonie rapide, au milieu des bâtiments détruits. Comme à chaque opération, des « certificats » de libération leur ont été remis avant d’être transférés au CICR.
Sur X, le président français Emmanuel Macron a exprimé son soulagement en partageant « le soulagement et la joie immenses » des proches d’Ofer Kalderon, libéré « après un enfer inimaginable ». À Tel-Aviv, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la « Place des otages » pour suivre en direct les libérations à Gaza.
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu, 15 otages – dont 10 Israéliens et 5 Thaïlandais – ainsi que 400 prisonniers palestiniens ont retrouvé la liberté. Durant les six premières semaines de la trêve, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, devraient être libérés contre environ 1 900 prisonniers palestiniens.
Le précédent échange, organisé jeudi à Gaza, avait provoqué la colère en Israël. Certains otages avaient dû affronter une foule hostile et exaltée, sous la protection de combattants cagoulés et armés. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé des « scènes choquantes » et exigé que les futures libérations se déroulent « en toute sécurité ». Le CICR a également réclamé une « amélioration » de la sécurité et de la dignité des otages lors des prochains échanges.
Évacuation des blessés
Dans le cadre de l’accord de trêve, le point de passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte doit rouvrir pour la première fois depuis qu’Israël en a pris le contrôle en mai 2024. Cette réouverture permettra l’évacuation de malades et blessés. L’Organisation mondiale de la Santé s’attend à l’évacuation d’une cinquantaine de patients samedi.
Les négociations pour la deuxième phase de l’accord doivent reprendre lundi. Celle-ci vise la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, bien que certains membres du gouvernement israélien s’y opposent.