France/destitution de Macron: rejet massif de la proposition en commission des Lois de l’Assemblée

La proposition de destitution d’Emmanuel Macron, déposée par un parti de gauche radicale qui reproche au chef de l’Etat français de n’avoir pas respecté le résultat des élections législatives, a été massivement rejetée par la commission des Lois de l’Assemblée nationale mercredi.
 
Le texte vise à traduire le président de la République français devant les deux chambres réunies du Parlement en vue d’une destitution pour « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».
 
Seuls les élus des groupes La France insoumise (LFI, gauche radicale), communistes et écologistes se sont prononcés pour, et le texte a été rejeté par 54 voix contre 15.
 
L’étape suivante, l’examen du texte à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, doit commencer au plus tard le 13e jour qui suit le vote de mercredi, selon la loi. Il reviendra toutefois à la conférence des présidents de l’Assemblée de trancher sur la date de cet examen.
 
En ouverture des débats, le député LFI Antoine Léaument a appelé ses collègues à « faire respecter la voix du peuple » en « mettant un terme prématuré à l’autoritarisme du président (Emmanuel Macron) ».
 
« En démocratie, on ne respecte pas les élections seulement quand on est satisfait du résultat. On les respecte, point barre. Mais M. Macron n’aime pas la démocratie », a-t-il fustigé.
 
Plusieurs orateurs, dans les rangs centristes, de la droite, du RN ou des socialistes, ont cependant souligné que cette proposition n’avait que très peu de chances d’être adoptée in fine, puisqu’elle devrait pour cela être approuvée par les deux tiers des parlementaires, députés et sénateurs réunis.
 
L’ancienne ministre macroniste Aurore Bergé a ainsi critiqué « un coup de communication » et une « farce » de la part des insoumis, tandis que Philippe Schreck, pour le groupe d’extrême droite Rassemblement national (RN), y a vu une « posture, voire une imposture ».
 
Pour le député socialiste Hervé Saulinac, « oui, le président (Macron) a malmené nos institutions », mais cela « ne constitue pas un manquement à ses devoirs », et les députés ne doivent donc « pas répondre à un abus de pouvoir par un autre abus de pouvoir ».
 
Convoquées par le président Macron après l’échec cuisant de son parti aux élections européennes début juin, les récentes législatives anticipées en France, ont débouché sur une Assemblée fragmentée en trois blocs irréconciliables: la gauche, dont la coalition est arrivée première aux élections mais qui est absente du gouvernement, le centre droit macroniste, et l’extrême droite dont la cheffe de file est Marine Le Pen.
 
Parti qui compte le plus de députés, le RN de Mme Le Pen se retrouve en position d’arbitre.

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