La souveraineté alimentaire a toujours été un objectif pour beaucoup de pays africains. Aujourd’hui, cet objectif a été rendu plus actuel par les nombreux problèmes comme les changements climatiques, la Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne notamment qui ont poussé nombre de pays à investir dans la culture du blé pour être moins dépendants des pays riches. C’est dans cette optique que l’Isra a formé des paysans dans la production du blé.
Dans le cadre du Projet de renforcement de la résilience et de promotion des systèmes alimentaires durables, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) a initié des formations destinées aux producteurs.
En effet, pendant plus d’un mois, une série de formations a permis aux producteurs agricoles de la vallée du fleuve Sénégal d’acquérir plus d’expériences par rapport à la culture du blé. Une céréale la plus consommée au Sénégal, après le riz.
L’Isra a fait des recherches pour développer des variétés qu’il a mises à la disposition des producteurs. Cette formation a permis aux femmes de la vallée et aux autres producteurs de découvrir des expériences intéressantes. Le blé étant une spéculation nouvelle pour l’agriculture sénégalaise, la formation des producteurs aux techniques culturales, le transfert des technologies et la valorisation par la transformation vont constituer des facteurs déterminants pour la réussite de sa culture.
L’un des objectifs de ce projet est d’identifier les groupes de femmes productrices, transformatrices dans les zones reculées, les former et renforcer leurs opportunités économiques et leur accès aux marchés et à l’information.
Pour le directeur du Centre de recherche agricole de Saint-Louis/Isra, Dr Omar Ndao Faye, les formations sur les bonnes pratiques et la transformation du blé peuvent permettre de diversifier son utilisation. Pour lui, le blé peut même se substituer au riz. «Nous avons formé les transformateurs. Et ce qui m’a surpris, c’est d’entendre que le blé peut se substituer au riz. Au lieu de dire le ‘thiébou dieune’, on dit le ‘blé dieune’. Les femmes disent qu’elles peuvent faire du blé au poisson, du couscous et du thiakry avec le blé. Donc, le blé devient une culture qui répond aux besoins du consommateur, aux besoins alimentaires de nos populations. Et sur ce, on doit être logique et monter la chaine de valeur. Donc, les potentialités sont là. Maintenant, il faut que les semences soient produites au Sénégal, certifiées au Sénégal, transformées au Sénégal et consommées au Sénégal. L‘Adepeme et le Pnuc, partenaires de l’Isra dans ce projet, ont mis à la disposition des participants du matériel d’accompagnement d’une valeur de 27 millions F CFA composé essentiellement de moulins, de motopompes d’irrigation et du matériel de pâtisserie. Cette aide contribue à faciliter aux bénéficiaires la culture du blé, de la production à la transformation et contribuera aussi de façon significative à l’émergence de cette spéculation.