L’Alliance pour la République (APR), parti d’opposition au Sénégal, a annoncé avoir officiellement saisi le Fonds monétaire international (FMI) pour demander une réunion de travail afin de contester le rapport de la Cour des Comptes. Dans une déclaration publiée hier-mercredi, le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’APR dénonce une « manipulation grossière » des données et une procédure d’audit « tendancieuse ».
Le FMI n’a « validé » aucun chiffre, selon l’APR qui se fonde sur la publication du compte-rendu de la récente mission du FMI au Sénégal disponible sur son site. Selon le parti de Macky Sall, l’institution financière internationale a clairement indiqué qu’elle « n’a en aucun cas validé les chiffres du rapport de la Cour des Comptes », mais s’est contentée d’examiner les données fournies par le gouvernement sur le déficit et la dette entre 2019 et 2023.
Cette position a été réaffirmée par Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, dans une interview accordée à Télé Futurs Médias. Le FMI « ne valide pas les chiffres sur l’encours de la dette, il constate, discute et accompagne les réformes nécessaires », souligne l’APR, dénonçant des tentatives d’instrumentalisation.
Dans ce contexte, l’APR a envoyé une lettre officielle, datée du 26 mars 2025, à Majdi Debbich, représentant résident du FMI à Dakar. Le parti y conteste « dans le fond comme dans la forme » le rapport attribué à la Cour des Comptes et demande une rencontre pour présenter « des réponses précises aux accusations tendancieuses » du gouvernement.
Selon l’APR, des « informations fiables » révèlent que l’audit a été mené de manière « viciée », en violation de la loi sénégalaise sur la transparence financière. Le parti affirme avoir préparé un « document chiffré, précis et exhaustif » pour démontrer ce qu’il qualifie de « manipulation politicienne ».
Parmi les griefs majeurs, l’APR accuse la Chambre des affaires budgétaires et financières de la Cour des Comptes d’avoir ignoré « le principe sacro-saint du contradictoire ». « Aucun ancien ministre ou directeur des Finances de la période concernée n’a été entendu », déplore le parti, jugeant le processus « partial et inéquitable ».
L’APR propose une réunion « dans les meilleurs délais » avec une délégation incluant d’anciens responsables gouvernementaux, afin de « restaurer la vérité et préserver la crédibilité du Sénégal ».
A noter que le FMI n’a pas encore réagi à cette demande.