En proie à une violence accrue ces derniers jours, depuis le vendredi 22 novembre 2024, les autorités de l’université Assane Seck ont décidé de fermer le campus social universitaire. Hier vendredi, les derniers étudiants à être présents sur les lieux ont quitté finalement ce temple du savoir. Ce samedi matin, c’est le calme plat à l’intérieur comme à l’extérieur.
Il est 10 heures le samedi à l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Le décor est inhabituel. Le temps est suspendu. Les bâtiments sont presque inanimés. Bref, ce n’est pas l’ambiance habituelle. Il y a moins de vendeurs, de bus tata et de conducteurs de moto Jakarta à la devanture. La raison : les clients ne sont plus là.
Seules les forces de l’ordre sont visibles. A l’intérieur des vigiles sont à leur poste. La fermeture du campus commence à se ressentir sur la vie des personnes qui s’adonnent au petit commerce. C’est le cas de Mariama Sylla, vendeuse de petits déjeuners et cacahuètes au bord de la porte principale de l’université. Elle se désole de cette situation. La bonne dame condamne la violence de ces derniers jours, cependant pointe du doigt la responsabilité des autorités universitaires. » Le climat est bien ici avant cette situation. Nous nous frottions les mains. La grève nous a beaucoup pénalisés. Je ne suis pas contre que les étudiants réclament un mieux-être, mais cette violence n’avait pas sa place dans cet espace. Ils pouvaient faire la grève sans brûler. J’en appelle aux autorités pour qu’elles respectent leurs engagements. Et la fermeture du campus n’est pas une bonne chose à mon avis « , relate la bonne M. Sylla.
?Dans l’anonymat, un chauffeur de clando a décidé quand même de nous parler. Âgé d’une trentaine d’années et habillé en pantalon jean assortie d’un tee-shirt bleu, il a aussi déploré cette situation. Le jeune chauffeur de clando regrette la réaction brute des autorités universitaires de fermer le campus. Il pense que le dialogue devait primer sur tout. Comme, la vendeuse, le chauffeur de taxi clando reconnaît que la suspension des cours aura des impacts sur leur travail. » Avant la réouverture du campus, le trafic était morose, en plus de l’hivernage. Le retour des étudiants a commencé à rendre la route plus fréquentable « , témoigne-r-il. Ce chauffeur espère qu’une solution sera trouvée au plus vite pour le retour des étudiants.
Lors de notre passage, quelques étudiants traînaient aux abords. Certains parmi eux sont membres des amicales ou habitants dans des appartements au voisinage du campus social. Nous en avons croisé certains avec leurs bagages. Leur désire en ce moment est de rejoindre leurs villes d’origine, même si c’est avec un cœur serré qu’ils quittent le campus. Le vendredi, plusieurs d’entre eux sont sur le point de partir. Ils ont déploré la fermeture du campus universitaire, ainsi que le non-respect des engagements du Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI).
Pour rappel, la coordination des étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor avait déclenché une grève illimitée depuis le 22 novembre. Elle a exigé la livraison des chantiers des bâtiments pédagogiques et des logements. Les vives tensions ont conduit le recteur à fermer l’université jusqu’à nouvel ordre.
Mercredi dernier, le décret est adopté et un délai de 48 heures a été donné aux étudiants pour quitter les lieux. Depuis hier le campus a été vidé de son monde, jusqu’à nouvel ordre.