Du 15 au 17 septembre, Dakar abrite la 16e réunion du Fonds Africain de Développement (FAD). La rencontre de cette année coïncide avec la célébration des 50 ans de cette institution financière. Ainsi, la capitale sénégalaise a été l’hôte de plusieurs personnalités à savoir les représentants des pays partenaires du Fonds Africain de Développement et la haute direction du Groupe de la Banque Africaine de Développement.
Présent à cet événement, Amadou Hott, Ministre de l’économie, du plan et de la coopération a commencé par souligné l’apport de la FAD dans la dynamique de développement des pays africains : « Le FAD a amplement contribué à la réalisation de projets prioritaires avec les High 5 du Groupe de la BAD dans les pays éligibles. Il a facilité la construction d’infrastructures de qualité, durables et résilientes au climat dans divers secteurs notamment l’agriculture, l’énergie, les transports, l’eau et l’assainissement ».
Le ministre assure que Fonds a également octroyé des financements catalytiques pour la transformation des politiques publiques et des conseils stratégiques pour aider les pays à fournir des services essentiels qui contribuent à accélérer la croissance et à protéger les communautés vulnérables.
Malgré ces réalisations, les pays restent toujours confrontés à de multiples défis exacerbés par les effets dévastateurs de la Covid-19, les conséquences néfastes du changement climatique et la guerre en Ukraine.
« La superposition des crises liées à la covid-19 et à la guerre en Ukraine a instauré une conjoncture internationale difficile qui a entraîné une dégradation des conditions sociales et macroéconomiques, malgré les efforts budgétaires des gouvernements », indique le ministre.
Pour Amadou Hott, « une forte mobilisation de ressources concessionnelles et mixtes » est plus que jamais indispensable pour soutenir, accompagner les plans de relance et relever tous les défis que posent ces chocs multiformes sur les pays africains.
Dans son discours, le ministre a accordé une attention particulière aux défis du changement climatique en précisant que l’Afrique, en dépit de sa faible part dans les émissions mondiales de CO2, demeure le continent le plus vulnérable face aux impacts de ce phénomène.
Il explique : « Le continent africain est très en retard sur l’adaptation, subit trop de pertes et dommages liés au changement climatique évalués à environ 7 à 15 milliards de dollars par an alors qu’il reçoit peu de financements climatiques malgré ses besoins immenses ».
Selon lui, il important que les engagements financiers de l’Accord de Paris sur le Climat se concrétisent et que le continent soit « une priorité dans la finance climatique mondiale » au-delà des nombreuses annonces tout en lui permettant de réaliser une transition énergétique juste et équitable nécessaire pour l’industrialisation et l’électrification.
« Je voudrais à ce titre me réjouir que la BAD ait montré la voie en prenant des initiatives majeures notamment celles sur le financement des risques de désastre climatique et le nouveau guichet pour l’action climatique du FAD qui pourra être un catalyseur des objectifs du programme d’accélération de l’adaptation en Afrique », dit-il.
Je ne terminerai pas sans faire ce plaidoyer important consistant à soutenir les pays africains à faible revenu.
Concluant, le ministre de l’économie a fait un plaidoyer pour soutenir les pays africains à faible revenus :« Ces pays sont particulièrement impactés par les conséquences des multiples crises qui frappent le continent africain. C’est pourquoi j’appelle les partenaires au développement à augmenter généreusement les moyens du FAD dans le cadre de cette 16ième reconstitution de ses ressources ».
Amadou Hott pense que la FAD a besoin que ses interventions soient optimisées pour l’amplification de ses impacts. « C’est pourquoi, le Sénégal en appelle à plus d’audace et d’approches novatrices en termes de flexibilité dans les règles d’allocation des ressources et d’accès du FAD aux marchés internationaux des capitaux », lance-t-il.
Salian les efforts consentis par les donateurs le ministre estime que face à l’ampleur des besoins, à la nécessité d’accélérer les accès en Afrique et à la rareté des ressources concessionnelles, l’accès du FAD aux marchés des capitaux devient une nécessité. « Il permettrait de créer un effet de levier pour offrir aux pays à revenu faible des financements supplémentaires plus abordables que si ces derniers se lancent sur le marché dans l’obligation de trouver des ressources pour apporter des réponses aux préoccupations urgentes de leurs populations », avance-t-il.
Il poursuit : « En accédant aux marchés des capitaux, le FAD pourra lever 33 milliards de dollars, en complément de ses fonds propres de 25 milliards de dollars. C’est dans cet élan que nous pourrons atteindre un objectif de billions à trillions, une initiative lancée lors de la Conférence annuelle sur le financement à Addis Ababa en 2015 ».