Une personne qui était envisagée disparue dans un immeuble voisin de celui qui s’est effondré brutalement dans le centre de Marseille dimanche s’est « manifestée auprès de ses proches », a annoncé, lundi 10 avril, le parquet dans un communiqué.
Selon la même source, un quatrième corps a été extrait des décombres à la mi-journée, ce lundi. « Deux corps sans vie » avaient été retrouvés dans la nuit de dimanche à lundi et un troisième dans la matinée dans les décombres de l’immeuble soufflé par une explosion à Marseille, ont annoncé les pompiers. « Compte tenu des difficultés particulières d’intervention, l’extraction (des corps du site) prendra du temps », ont précisé les pompiers dans un bref communiqué, confirmant une information de La Provence et BFMTV. « L’autorité judiciaire pourra procéder ensuite à l’identification » de ces victimes, poursuit le texte.
Cette découverte intervient un peu plus de 24 heures après la gigantesque explosion qui a soufflé un immeuble de quatre étages à Marseille. La procureure de la République de Marseille avait indiqué plus tôt dimanche que les secours cherchaient toujours huit personnes présumées disparues dans les décombres. Selon le dernier bilan du parquet, quatre personnes seraient encore ensevelies sous les gravats.
« Cette nuit, la peine et la douleur sont grandes », a réagi de son côté dans un communiqué le maire de Marseille, Benoît Payan. « Nous continuons à tout faire pour mener à bien les opérations de secours », a-t-il poursuivi, assurant que « tous les services de la ville, accompagnés des services de l’État, sont toujours, en ce moment même, pleinement engagés pour poursuivre les recherches ».
Je pense d’abord aux victimes et à la mission essentielle qui est de sauver des vies […] Ce qui expliquera l’explosion. C’est une intensité extrêmement forte : les vitres du quartier sont soufflées, on a des portes de garage en fer qui sont complètement déformées, c’est dire la puissance du souffle de l’explosion […] L’intensité de l’incendie nous préoccupent énormément et nous fait poser énormément de questions.
« Les opérations vont prendre plusieurs jours »
La cause de l’explosion de départ est encore inconnue. Le 17, rue de Tivoli, immeuble abritant cinq appartements dans un quartier plutôt résidentiel du centre-ville, a été totalement soufflé. Les deux immeubles contigus ont été très endommagés, mais tous leurs occupants ont pu s’échapper ou être sauvés par les pompiers. Un de ces immeubles s’est effondré plus tard dans la journée, ensevelissant la scène sous encore plus de gravats mais sans faire de blessés chez les sauveteurs. L’autre menace également de s’affaisser.
Depuis vingt-quatre heures, le voisinage est sous le choc, rapporte notre envoyée spéciale sur place, Lucile Gimberg. Comme Andrea, colombienne, qui vit à deux pas : « Le nuage de poussière et de cendres est arrivé jusqu’à la place Réformé… C’est une tragédie. »
Le travail des pompiers est périlleux : les bâtiments mitoyens ont été fragilisés et l’incendie, qui a pris dans la foulée, se réactive sous les gravats. « On a des drones, du matériel, on a des chiens, on a des marins-pompiers formés, spécialisés. Les opérations de secours vont prendre plusieurs jours et bien évidemment, le temps compte », détaille Lionel Mathieu dirige le bataillon des marins-pompiers de Marseille.
Trop dangereux
Une course contre-la-montre. Avec en mémoire le drame de la rue d’Aubagne en 2018. Deux immeubles insalubres s’étaient effondrés, faisant huit morts. « Les gens se connaissent entre les deux quartiers, dont cela fait écho, note Kevin Vacher, du collectif citoyen 5 Novembre Par contre, ce n’est pas les mêmes causes. Rue d’Aubagne, on avait des cas d’insécurité d’immeuble. Ce qu’on appelle l’habitat indigne, l’habitat très dégradé. Ici, on est dans des habitats assez entretenus. »
Dimanche soir, rue de Tivoli, l’expert judiciaire n’avait pas pu accéder au site, encore trop dangereux.