« Aujourd’hui s’ouvre le dernier chapitre de ce procès historique, a déclaré lundi 21 avril Gail Slater, responsable du département antitrust du ministère américain de la Justice. C’est l’avenir de l’internet qui est en jeu. Allons-nous donner des choix aux Américains et permettre à l’innovation et à la concurrence de prospérer en ligne ? Ou allons-nous maintenir le statu quo, qui favorise les monopoles des grandes entreprises technologiques ? »
Les autorités antitrust américaines veulent que Google se sépare de Chrome, le navigateur internet le plus utilisé au monde. Cela parce qu’il constitue un point d’accès majeur au moteur de recherche, sapant ainsi les chances de potentiels concurrents. Elles demandent également au juge d’interdire à l’entreprise de signer des accords avec Apple, Samsung et d’autres fabricants de smartphones pour installer par défaut Google sur leurs appareils.
Audience de plusieurs semaines
L’affaire remonte à 2020. Le ministère de la Justice et plusieurs États américains accusent alors Google d’avoir enfreint les règles de la concurrence, en payant les fabricants de téléphones pour qu’ils proposent Google Chrome comme moteur de recherche par défaut. Et en imposant aussi Chrome par défaut dans les téléphones Android, alors que le système Android appartient, lui aussi, à Google.
Dans ce contexte, il est difficile pour les autres moteurs de recherche de gagner des utilisateurs. C’est ce qu’a mis en avant le ministère de la Justice qui propose notamment que le géant de la tech se sépare de Chrome et même du système Android. Les avocats du géant de la tech rétorquent que ces demandes décourageraient l’innovation et forceraient les consommateurs à utiliser des moteurs de recherche moins performants même s’ils n’en ont pas envie.
Google a déjà été reconnu coupable de pratiques illégales en première instance en août 2024. Mais à l’issue de l’audience qui a commencé ce 21 avril, et qui doit durer plusieurs semaines, la justice doit trancher sur les sanctions qui seront imposées au groupe. Avant même de connaître la décision, la firme a déjà annoncé son intention de faire appel.