Appelée à se présenter devant la justice pour expliquer son rôle dans le cadre de la déclaration d’indépendance catalane d’octobre dernier, Anna Gabriel a rejoint la Suisse afin d’éviter son incarcération. C’est la sixième dirigeante indépendantiste à quitter l’Espagne.
« Comme je n’aurai pas un procès équitable chez moi, j’ai cherché un pays qui puisse protéger mes droits. » Voici ce qu’a déclaré Anna Gabriel mardi 20 février dans un entretien au quotidien suisse Le Temps. Elle a même parlé de « persécution politique » à la télévision locale. L’ancienne porte-parole du parti d’extrême gauche Candidature d’unité populaire devait être entendue le même jour devant la Cour suprême de Madrid. Elle devait s’exprimer sur son implication dans un « comité stratégique » chargé d’entraîner la sécession de la Catalogne, dans le cadre d’une enquête de grande envergure visant plus d’une centaine de personnes.
Selon les médias catalans, le parquet aurait demandé un mandat d’arrêt international à l’encontre d’Anna Gabriel, mais celui-ci n’aurait pas été retenu par la Cour suprême qui a préféré un mandat d’arrêt national.
Sixième départ de leader indépendantiste
Anna Gabriel risquait d’être mise en détention, comme quatre autres leaders indépendantistes qui sont incarcérés depuis plus de trois mois. Parmi eux, l’ex-numéro 2 de la Catalogne, Oriol Junqueras. Anna Gabriel est la sixième indépendantiste à quitter l’Espagne après l’ancien président de la région Carles Puigdemont et quatre de ses ex-ministres régionaux. Installés à Bruxelles, ils sont tous accusés de rébellion, sédition et malversation de fonds par la justice, des poursuites pouvant entraîner jusqu’à 30 ans de prison.