Énergie: les Occidentaux vont plafonner le prix des produits pétroliers russes

Dans la foulée d’un accord de l’Union européenne, le G7 et l’Australie se sont entendus pour plafonner le prix des produits pétroliers russes. Le mécanisme doit entrer en vigueur ce dimanche 5 février, en même temps que l’embargo européen ou « très peu de temps après ». Objectif déclaré : « Empêcher la Russie de profiter » de la flambée des prix liée à la guerre en Ukraine et « soutenir la stabilité » du marché. Que prévoit cet accord ? 

L’accord correspond aux propositions faites par la Commission européenne. Concrètement, pour les produits les plus chers, comme le diesel, le prix maximum du baril est fixé à 100 dollars. Pour les produits moins raffinés comme le mazout, le plafond est défini à 45 euros.

Les bateaux des pays partenaires

Cela concerne les produits transportés par des bateaux des pays partenaires. Au-delà de ces montants, il sera interdit pour les entreprises basées dans l’UE, le G7 et l’Australie de fournir des services permettant le transport maritime, assurances comprises. Or, les pays du G7 assurent environ 90% des cargaisons mondiales.  

La Pologne et les États baltes réclamaient, selon des sources diplomatiques, un prix inférieur pour davantage pénaliser Moscou. Mais l’équation est délicate. Les puissances du G7 et l’Australie entendent toucher Moscou au porte-monnaie sans dissuader la Russie de continuer à alimenter le marché mondial. Cela aurait pour effet de déstabiliser les échanges et risquerait de faire flamber les cours.

Marchés déséquilibrés ? 

Moscou communique d’ailleurs sur ce thème-là. La Russie assure que l’embargo européen déséquilibrera davantage les marchés internationaux de l’énergie et dit prendre des mesures pour couvrir ses intérêts. 

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Le mécanisme qui doit entrer en vigueur ce dimanche, en même temps que l’embargo européen ou presque, est semblable à celui qui a déjà été mis en œuvre pour le brut début décembre. Il est difficile de prévoir l’impact réel de ces nouvelles sanctions. Mais Samuel Furfari, professeur de géopolitique de l’énergie à l’Université libre de Bruxelles, note que sur le brut, ces mécanismes n’ont pas provoqué de révolution.

« La demande est inélastique. On peut décréter des sanctions, mais les gens ont besoin de se mouvoir dans le monde entier, explique-t- il. Ce qui s’est passé ici apparemment, c’est que le pétrole n’a pas subi de choc, parce que tout d’abord, le marché anticipe toujours. Et surtout, ce qui s’est passé, c’est qu’on n’a pas vendu du pétrole russe à l’Union européenne, mais les Indiens, les Chinois et les autres en ont acheté. »  

« C’est une perte certainement pour la Russie parce qu’elle doit le vendre à un prix plus bas que le marché habituel, mais ils ont continué à en vendre et les autres se frottent les mains de cette opportunité d’acheter du pétrole à bon marché, poursuit Samuel Furfari, de l’Université libre de Bruxelles. C’est ce qui va se passer d’ailleurs avec le diesel… Ça diminue les revenus de la Russie, c’est évident, mais ce n’est pas suffisant pour faire plier la Russie. C’est un jeu perdant-perdant. » 

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