Le président américain arrive à Pékin depuis la Corée du Sud, d’où il a lancé, juste avant de partir, de nouvelles mises en garde à la Corée du Nord. La Chine est l’une des étapes les plus importantes de sa tournée de douze jours en Asie.
Donald Trump a commencé son voyage à Pékin par une visite, en privé, de la Cité interdite, un lieu hautement symbolique de la capitale chinoise. Puis dans la soirée, il dînera avec Xi Jinping en compagnie des deux premières dames. Et demain, il assistera à une cérémonie et à un banquet donnés en son honneur au Palais du Peuple, le cœur du pouvoir chinois.
C’est donc en grande pompe que le président américain sera reçu ici, en Chine, où il doit rester 48h. La presse officielle chinoise soulignait d’ailleurs hier qu’une telle hospitalité était rare en Chine aujourd’hui. Cependant, il y a entre les deux hommes des sujets sensibles, voire des sujets de désaccord. Et c’est bien pour cela que le protocole est si élaboré, c’est parce que les sujets de tensions ne manquent pas.
Les deux chefs d’Etat vont devoir aborder en autres le dossier nord-coréen. Désireux d’obtenir l’aide de Pékin dans sa croisade contre Kim Jong-un, Trump ne tarit plus d’éloges envers son homologue chinois. « J’attends avec une grande impatience de rencontrer le président Xi, qui vient tout juste de remporter une grande victoire politique », a-t-il tweeté quelques heures avant de rejoindre Pékin, faisant allusion au nouveau mandat de cinq ans que Xi Jinping a obtenu à la tête du Parti communiste chinois (PCC). Selon l’agence Reuters qui cite un conseiller de la Maison Blanche, il entend demander au président chinois Xi Jinping de rompre les liens financiers de la Chine avec Pyongyang.
LA BALANCE EN FAVEUR DE JINPING
Au menu également, le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine. La semaine dernière, Donald Trump a affirmé que ce déficit était astronomique, tellement énorme qu’il était gênant d’en donner le chiffre. On verra donc comment il abordera le sujet avec son homologue chinois.
Les rencontres bilatérales sont prévues demain. Et ce qui est sûr, c’est que Xi Jinping est prêt à très peu de concessions. Ce qu’il veut, c’est une rencontre forte en symboles, mais pas de frictions.
De toute façon, il le sait, il n’a pas besoin de Donald Trump. Depuis leur dernière rencontre en juillet 2017, en marge du G20, Xi Jinping a consolidé encore un peu plus son pouvoir. Il vient d’être nommé à la tête de la Chine pour un nouveau mandat de cinq ans. Et il sait que Donald Trump, lui, est fragilisé par une cote de popularité au plus bas. Xi Jinping est en position de force et va surtout profiter de cette visite pour présenter ses propres ambitions pour la Chine.