En Angola, João Lourenço et Emmanuel Macron veulent envisager l’après-pétrole

Emmanuel Macron est arrivé tard jeudi soir dans la capitale angolaise et doit y rester quelques heures pour s’entretenir avec son homologue angolais João Lourenço en fin de matinée, avant de repartir pour Brazzaville.
 
 
 
L’idée de cette visite en Angola ne date pas d’hier puisque ce voyage était prévu il y a déjà trois ans. En fait, il s’inscrivait dans la volonté du président Macron, lors de son premier mandat, de sortir du pré carré français et d’aller à la rencontre de nouveaux partenaires. Mais entretemps, il y a eu la crise sanitaire, cette visite a été mainte fois repoussée avant de trouver sa place dans cette tournée en Afrique centrale. « Mieux vaut mieux tard que jamais », a confié à RFI le président angolais João Lourenço.
 
 
C’est donc avec une importante délégation que le président français est arrivé ce jeudi soir à Luanda, pour une visite où il sera surtout question d’économie. Un forum économique doit d’ailleurs avoir lieu dans la matinée.
 
 
 
L’Angola doit aujourd’hui préparer l’après-pétrole, un secteur dans lequel la France a beaucoup d’intérêt dans le pays, la quasi-totalité des recettes françaises viennent des produits pétroliers. 
 
Pour diversifier cette économie et lutter contre l’insécurité alimentaire, la France veut apporter une aide pour développer l’agriculture. « Le potentiel de ce secteur est énorme en effet, explique un spécialiste de la région, mais il y a beaucoup trop de manques à combler encore : l’énergie, les infrastructures… »
 
Enfin, João Lourenço et Emmanuel Macron devraient évoquer la situation dans l’est de la RDC. Luanda est l’un des médiateurs dans la crise du M23 et la France avait aussi essayer de jouer les intermédiaires entre Congolais et Rwandais en septembre à New York. Autant d’initiatives qui ont pour l’instant échoué. Le président angolais a néanmoins déclaré à RFI que des contacts avec la rébellion ont été initié le 28 février : « sans résultat à ce stade », a-t-il reconnu (lire ci-dessous).

 

 
? Développer des partenariats, changer de logiciel
 
Après l’Angola, le chef de l’État français rejoindra le Congo-Brazzaville dans la journée et sera dès le soir en RDC. Un déplacement au pas de course : quatre pays en trois jours, Emmanuel Macron veut rentabiliser cette visite. Un rythme soutenu pour un président pressé de vanter sa nouvelle méthode avec les pays africains.
À chaque fois, une thématique et toujours l’idée de développer des partenariats. Au Gabon, c’était autour de la forêt, en Angola c’est autour de l’agriculture pour aider le pays à utiliser son potentiel de « grenier de l’Afrique centrale ».  Au Congo, ce sont les questions de l’entreprenariat et de la mémoire qui seront dominantes. Et en RDC la culture.
Un conseiller d’Emmanuel Macron résume l’intention présidentielle : « faire en sorte que la France soit un partenaire de référence ». « Tout sauf une visite à l’ancienne pour entretenir des connivences, ou sécuriser des intérêts économiques », promet-on à l’Élysée. Une manière de répondre aux critiques suscitées par ce déplacement au Gabon notamment alors que l’élection présidentielle doivent avoir lieu dans quelques mois et que certains ont soupçonné Emmanuel Macron de venir adouber Ali Bongo.
Illustrer le changement de logiciel dans les relations avec les pays africains, la principale ambition de ce déplacement que l’entourage d’Emmanuel Macron rappelle à chaque instant, n’est pas si facile.

 

 
À la suite du sommet d’Addis-Abeba tenu à la mi-février, des contacts directs ont été pris le 28 février avec le M23 par les autorités angolaises, a expliqué le président João Lourenço hier sur les antennes de RFI. À Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a expliqué pourquoi les autorités congolaises ont accepté le principe de cette démarche et a insisté sur l’urgence d’atteindre les résultats.

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