Le roi Mohammed VI était là au pied de l’avion avec sa famille, son fils, ses sœurs, pour attendre Emmanuel et Brigitte Macron tout de rouge vêtue.
Ce premier accueil a eu lieu au son de 21 coups de canon, le roi et le président ont passé les troupes en revue, les hymnes ont été joués, mais c’est sur la place du Mechouar à Rabat, qu’à eu lieu un peu plus tard la grande cérémonie protocolaire.
Un immense tapis rouge avait été installé le long duquel les délégations ont pris place pour assister à l’arrivée du roi et du président français qui ont fait le trajet ensemble depuis l’aéroport dans un véhicule d’apparat décapotable pour leur permettre de saluer la foule.
Cette visite d’État est un événement important ici à Rabat. La ville a été pavoisée de drapeaux marocains et français. Sur l’avenue Mohammed V au cœur de la ville, dès cet après-midi, l’ambiance était festive et les Marocains se rassemblaient pour voir passer le cortège.
Jusqu’à mercredi, Emmanuel Macron va enchaîner les séquences : signatures d’accord économiques, discours au Parlement, dîner d’État… La délégation française est à la hauteur des ambitions de réchauffement des relations avec le Maroc : plus d’une centaine d’invités parmi lesquels quelques célébrités du monde culturel comme Jamel Debbouze ou sportif comme Teddy Riner… Mohammed VI et Emmanuel Macron entament la visite en grande pompe.
Des accords allant jusqu’à 10 milliards d’euros
Le montant annoncé par l’Élysée claque aux oreilles : les contrats et les investissements signés durant la visite devraient aller « jusqu’à dix milliards d’euros », selon la présidence de la République. Parmi les accords le plus significatifs annoncés lundi soir, celui qui concerne les sociétés Alstom et Egis pour la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse qui doit permettre de relier Tanger à Marrakech.
Autre secteur stratégique, l’hydrogène vert, un accord avec TotalEnergies a été annoncé. Les énergies renouvelables, le solaire, sont aussi identifiés comme un secteur prometteur de collaboration entre la France et le Maroc.
Une autre signature majeure est le contrat obtenu par le français Safran pour la mise en place d’un site de maintenance et de réparation de moteurs d’avions à Casablanca. Un investissement de 130 millions d’euros dans la capitale économique qui est devenue depuis quelques années un hub en termes de transport aérien. Enfin, le transporteur maritime CGM-CMA va s’associer avec Marsa Maroc pour équiper et exploiter pendant 25 ans la moitié du terminal à conteneurs de Nador West Med dans le nord du Maroc. Les experts invitent toutefois à rester prudent vis-à-vis de ces annonces qui restent pour la plupart des déclarations d’intensions, pointe notre correspondant à Rabat, François Hume-Ferkatadji.
Dans l’entourage du président français, on décrit cette visite comme un « accélérateur de particules », une manière de dire qu’elle permet de faire avancer certaines négociations plus rapidement ou « de voir ce qui peut bloquer sur certains dossiers ».
Après une période de brouille de trois ans, un membre de la délégation française veut croire que c’est « la fin de la parenthèse » entre la France et le Maroc. Emmanuel Macron et Mohammed VI l’ont en quelque sorte acté en signant ensemble une déclaration pour « un partenariat d’exception renforcé ». Et surtout, ils se sont mis d’accord sur une visite d’État de Mohammed VI en France en 2025.