En meeting dans le Wisconsin, ce mercredi 30 octobre, le candidat républicain à l’élection américaine du 5 novembre a tenté d’exploiter une déclaration polémique du président américain sur les électeurs trumpistes. Embarrassée, Kamala Harris a pris ses distances avec les propos incriminés.
«Qu’est-ce que vous pensez de mon camion-poubelle ?» Par un de ces coups de communication dont il est spécialiste, Donald Trump s’est pointé mercredi 30 octobre à Green Bay, dans le Wisconsin, à bord d’un camion-benne à ordures blanc sur laquelle figurait, en lettres majuscules, son slogan de campagne. Sur ses épaules, une chasuble orange fluo, comme celle des éboueurs. «Ce camion est en l’honneur de Kamala et Joe Biden», a lancé à la presse le candidat républicain à l’élection américaine du 5 novembre, qui tente ainsi d’exploiter à fond des propos polémiques du président des Etats-Unis, qui a qualifié mardi les partisans de son prédécesseur républicain d’«ordures». Le démocrate s’est repris ensuite, affirmant que sa déclaration avait été mal interprétée.
Mais le mal était fait, dans une campagne acerbe et extrêmement serrée où chaque camp tente de profiter des faux pas de l’adversaire. Dans le Wisconsin, qui compte parmi les sept «swing states» qui détermineront l’issue du scrutin, Donald Trump a estimé que le président américain «disait enfin» ce qu’il «pensait» des trumpistes. «Kamala et Joe vous traitent d’ordures, moi je vous vois comme l’âme de l’Amérique», a déclaré lors de son meeting celui qui s’était déjà changé en vendeur de frites McDonald’s, le 20 octobre en Pennsylvanie, pour railler son adversaire Kamala Harris, qui affirme avoir travaillé pour le restaurant de fast-food lorsqu’elle était étudiante – ce que l’homme d’affaires remet en cause.
Kamala Harris prend ses distances
Pour la candidate démocrate, les propos de Joe Biden sont particulièrement malvenus, car ils permettent à Donald Trump de tourner à son avantage une situation qui lui était initialement défavorable. De fait, la polémique sur les «ordures» découle des propos racistes prononcés sur la scène d’un grand rassemblement de Donald Trump au Madison Square Garden, dimanche à New York. Ce jour-là, l’humoriste Tony Hinchcliffe avait qualifié Porto Rico, territoire américain des Caraïbes, d’«île flottante d’ordures», des propos avec lesquels le républicain a cherché à prendre ses distances. «Les seules ordures que je vois flottant autour d’ici, ce sont ses partisans», avait réagi Joe Biden dans un appel vidéo.
La porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, a assuré mercredi que c’était cette «rhétorique haineuse» que Joe Biden avait voulu critiquer en parlant d’«ordures», et non les partisans de son rival. Interrogée par des journalistes sur la polémique, Kamala Harris avait pris ses distances avec son président, se déclarant «en désaccord profond avec toute critique contre des gens fondée sur la personne pour laquelle ils votent». Mardi soir, la vice-présidente avait lancé un message d’unité devant des dizaines de milliers de personnes à Washington. Dans un discours à la mise en scène très présidentielle, elle avait exhorté les Américains à «tourner la page» Trump. Puis elle avait participé à un rassemblement, mercredi dans le Wisconsin, lors duquel elle avait exhorté les Américains à «se serrer les coudes», plutôt qu’à se «montrer du doigt».