Si toutes les déclarations publiées vendredi 1er septembre insistent sur la nécessité d’un nouveau scrutin transparent, crédible et pacifique au Kenya, elles cachent mal l’embarras de certaines chancelleries et surtout des missions d’observations internationales après l’annulation de l’élection présidentielle du 8 août par la Cour suprême.
« Tout processus électoral peut être amélioré et nous continuerons à soutenir les institutions du Kenya dans ce travail important ». Voilà la teneur d’une déclaration cosignée vendredi par 24 ambassadeurs étrangers, dont l’américain, le britannique et le français. Rappelons qu’Emmanuel Macron avait félicité Uhuru Kenyatta pour sa victoire dès le 13 août.
Moussa Faki Mahamat, de son côté, affirme que la commission de l’Union africaine, dont il est le président, « continuera de suivre de près le processus électoral ». L’UA a une mission d’observation sur place dirigée par l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki qui avait rapidement donné son satisfecit au dépouillement des bulletins et à la transmission des résultats.
Election présidentielle annulée au Kenya: récit d’une journée mouvementée
Mais certaines missions d’observation étaient clairement sur la défensive vendredi, d’autant que les motivations précises de la décision de la Cour suprême ne sont pas encore publiées. Ainsi, la mission de l’Union européenne dit avoir pointé dès le 10 août des difficultés des membres de bureaux de vote à remplir les PV ou encore, le 16 août, les retards dans la publication de ces PV.
Les mêmes problèmes avaient été soulevés par l’organisation américaine NDI qui reste prudente dans sa dernière déclaration.
Quant à la mission du centre Carter, dirigée par l’américain John Kerry et la Sénégalaise, Aminata Touré, elle se défend en faisant valoir que la décision de la Cour suprême est « focalisée sur les problèmes de transmission des résultats et non sur le processus de vote et de décompte des voix ».