ela « dépasse les limites de l’acceptable » : l’ex-président béninois Soglo menace de débarquer chez Talon

Au Bénin, l’ancien président Nicéphore Soglo n’a jamais approuvé les lourdes peines de prison infligées aux opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou. De temps en temps, il sort de sa réserve pour réclamer la libération de ces « deux éminentes personnalités ». 

La semaine dernière, il a encore haussé le ton pour cette fois-ci condamner les conditions de détention de Madougou et Aivo. Il dit avoir décidé de rencontrer le chef de l’Etat, Patrice Talon, pour en discuter, mais malheureusement, la démarche faite dans ce sens n’a pas abouti. 

 

« Je me suis heurté à ce que l’on peut estimer être un manque de considération »

 

«Mes chers enfants, après avoir ouvertement dénoncé la situation désastreuse de l’ancienne Garde des Sceaux, Madame Reckya Madougou et à la suite de la lettre du professeur Joël Aivo au Garde des sceaux, j’ai décidé d’entreprendre une démarche auprès de M Patrice Talon, président de la République et de surcroît premier magistrat de notre pays. Pour ce faire, j’ai formulé une demande d’audience et tenté à maintes reprises de le joindre par téléphone. En vain. Je me suis heurté à ce que l’on peut estimer être un manque de considération », a fait savoir Nicéphore Soglo dans un message publié sur sa page Facebook, le weekend dernier. 

 

« Je ne peux plus rester silencieux »

 

Face à cette situation, il dit avoir décidé de se « rendre directement à la présidence, car « ce qui arrive, dépasse les limites de l’acceptable ». L’ancien président de la République est visiblement décidé à ne plus se taire. « Je ne peux plus rester silencieux lorsque deux éminentes personnalités de notre pays, sous un prétexte fallacieux de terrorisme subissent en prison un traitement dégradant, indigne même des criminels de la pègre » a-t-il clairement fait savoir. 

Le mercredi 22 mars dernier, l’avocat de Mme Madougou Me Renauld Agbodjo n’a pas pu voir sa cliente. On lui a tout simplement interdit de la rencontrer. Interrogé par les médias, le porte-parole du gouvernement Léandre Houngbédji a parlé de « circonstances particulières ». 

 

 

Pour lui, les « prescriptions légales n’ont certainement pas été observées comme il conviendrait dans l’univers carcéral ». Quant à Joël Aivo, il a dénoncé début mars des conditions de détention « dégradantes » dans une lettre adressée au ministre de la justice Sévérin Quenum.  La situation de ces deux détenus n’inquiète pas seulement l’ex-président Nicéphore Soglo.

 

Boni Yayi veut aussi rencontrer Talon 

 

 Boni Yayi aussi est préoccupé. Il a appelé vendredi dernier, au respect de leurs droits. L’ex-chef d’Etat a aussi lancé un appel à Patrice Talon afin qu’il réponde aux « aspirations du Peuple béninois » en libérant « sans conditions les intéressés, dans le cadre d’une loi d’amnistie ». « Dès mon retour au pays, je ne manquerai pas de poursuivre avec le Président Talon à sa convenance, le dialogue sur la question du respect des libertés fondamentales indispensables à la bonne gouvernance des affaires de notre Patrie » a-t-il poursuivi. 

 

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