Une enquête réalisée par le programme Jangadoo a révélé une faiblesse dans les résultats scolaires notamment en lecture et mathématiques. Une situation qui a poussé l’ancien directeur du projet des volontaires de l’Education et ancien directeur de la formation et de la communication à mener une réflexion sérieuse. Dans cet entretien, Abdoulaye Diatta propose 10 solutions pour mettre l’école Sénégalaise sur les rampes de la performance et de la qualité d’ici à 2030.
Le programme jangadoo vient de publier les résultats d’une enquête qui montrent encore des résultats scolaires faibles notamment en lecture et en mathématiques. Au regard des moyens mis à la disposition pour une éducation de qualité, peut encore espérer pour notre système éducatif ?
Selon H. Spencer, « Le grand but de l’éducation n’est pas le savoir mais l’action.»’’ Les récentes découvertes de pétrole et de gaz auront beaucoup des répercussions sur la société sénégalaise tant sur le plan politique, économique, infrastructurel que social. Leur prise en charge est une impérieuse nécessité pour optimiser leur exploitation mais aussi la distribution des ressources générées. Un défi se pose au Sénégal. Pour les relever avec succès il va falloir revoir notre système éducation et le système déformation. C’est pourquoi d’ores et déjà il faut donner repenser les orientations du système éducatif sénégalais pour le développement du capital humain conforme avec les exigences de l’émergence. Au plan politique, pédagogique et stratégique, il faut amorcer des changements dans le but de :
Déconcentrer le pilotage ; renforcer les académies ; libérer les énergies ; favoriser la créativité.
Pouvez-vous donner plus de détails sur ces propositions ?
C’est un ensemble de mesures dont les plus saillantes sont:
1-Renforcer l’autonomie des académies dans le choix des programmes et de leur mise en œuvre pour atteindre un objectif prioritaire de développement local (territorial) ;
2-Renforcer l’autonomie financière des académies, leur dotation budgétaire et leur pouvoir de décision ;
3-réorienter le curriculum en l’adossant aux nouvelles perspectives économiques, avec l’interculturalité en toile de fond afin de se départir de ce dispositif d’assimilation mis en place depuis 1817.
4-Définir un programme de formation des formateurs transversal holistique et décloisonnée qui intègre le socle du cycle fondamental, les langues nationales et les daaras.
5-Évaluer les besoins et recruter le personnel enseignant et assurer le continuum formation initiale et formation continue au niveau de l’académie ainsi que leur déploiement.
6-Renforcer et donner à l’enseignant et au corps de contrôle le statut qui correspond à la mission d’éducateur qui exige à la fois professionnalisme, rigueur, patience et sens de l’écoute.
7-Attribuer des bonus ou malus en fonction des performances des apprenants, de la qualité de la collaboration avec les pairs et du feed-back des parents.
8-Faire jouer aux universités régionales et les ISEP leur rôle pour le développement d’une offre de formation qui répond aux besoins locaux dans une partenariale avec les autorités académiques.
9-Introduire les EdTech à travers la conception de plateformes techno-pédagogiques pour l’émergence d’un hub de formation avec un management par la qualité.
10-Instituer le Conseil académique, un dispositif de communication opérationnel et permanent regroupant les parents, les syndicats, les universités, les PTF et les collectivités territoriales sous la conduite de l’Académie pour donner plus de consistance au terme dialogue de gestion afin de pacifier l’espace scolaire et universitaire.
C’est ainsi que sera renforcée la place de l’éducation au civisme et à la citoyenneté à l’école afin de former des sénégalais patriotes, responsables et compétents porter avec succès l’émergence du Sénégal Enfin nous donnerons à la face du monde-là un sens incontestable de l’assertion de Madiba, je le cite ‘’The best weapon to change the world is education’’