Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, Yankhoba Diémé, a procédé à l’ouverture de la Conférence internationale sur l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle. Il a insisté sur l’importance de ce secteur pour l’économie sénégalaise. Avec 9 travailleurs sur 10 dans l’informel, le ministre a mis l’accent sur la précarité et l’exclusion de la protection sociale qui frappent ces acteurs économiques. Il a également salué les initiatives, comme le Régime simplifié de protection sociale visant à renforcer la justice sociale et à répondre aux défis posés par cette économie.
L’intégralité du discours d’ouverture du ministre Yankhoba Diémé :
« Je voudrais, à l’entame de mon propos, souhaiter, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye FAYE, et de l’ensemble du Gouvernement, la bienvenue en terre sénégalaise, aux personnalités éminentes et experts internationaux dont la présence témoigne de l’importance des sujets que nous allons aborder.
Le Sénégal se réjouit d’abriter cette rencontre internationale qui va permettre de partager nos idées et expériences, mais aussi de bâtir des ponts entre nos nations. En effet, dans un monde en constante évolution, il est essentiel de nous unir pour relever les défis communs qui se présentent à nous, qu’ils soient économiques, environnementaux ou sociaux.
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Notre rencontre de ce jour vient à point nommé au regard des enjeux et défis majeurs que soulève la problématique de l’économie informelle dans le monde en général et dans les pays en voie de développement en particulier.
Selon une étude récente faite par le Bureau international du travail, au Sénégal, 9 travailleurs sur 10 occupent un emploi informel et 97 pour cent des entreprises évoluent dans l’économie informelle qui est considérée comme un secteur refuge, permettant de capter la plupart les initiatives de création d’emplois.
Toutefois, malgré sa contribution significative à notre économie, elle reste marquée par de graves déficits liés d’une part, aux conditions de travail précaires,inadaptées et dangereuses, et d’autre part, à une exclusion des dispositifs formels de sécurité sociale.
Dès lors, les questions relatives à la transition de l’économie informelle à l’économie formelle, à la protection sociale des travailleurs de ce secteur, à l’accompagnement et à la régulation dudit secteur constituent des problématiques cardinales et des enjeux majeurs de gouvernance de cette économie en forte propension.
C’est tout l’intérêt de ces sessions de partage dont l’objectif est de susciter une réflexion globale sur la protection sociale des travailleurs de l’économie informelle, au regard des différentes initiatives prises aux niveaux international et national.
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Les autorités internationales, nationales et les bailleurs sont de plus en plus conscients de l’importance que revêtent les initiatives en matière de protection sociale pour s’attaquer à la pauvreté monétaire, mais aussi contribuer concrètement à la réalisation des objectifs généraux de développement. Cette dynamique s’est accentuée lors de la pandémie de Covid 19 qui a fortement souligné l’importance de développer des systèmes de protection sociale de qualité et garantissant la résilience face aux chocs.
Au Sénégal, cela s’est traduit par la place accordée à l’extension de la protection sociale dans les politiques et programmes de développement économique et social. Ainsi, il convient de rappeler l’adoption d’une Stratégie nationale de Protection sociale qui est à l’origine de la mise en place de dispositifs d’extension tels que le Programme de Couverture Maladie universelle, le Programme national de Bourses de Sécurité familiale, le Programme des Cantines scolaires, la Carte d’Égalité des Chances, le Programme Enfance déshéritée.
En outre, dans un souci d’inclusion sociale intégrale, notre pays a amorcé, comme réponse supplémentaire à la problématique de l’extension de la protection sociale, la mise en œuvre d’un Régime simplifié de Protection sociale au profit des travailleurs de l’économie informelle, le RSPC, qui contribuera, sans nul doute, à la mise en œuvre des Recommandations n°202 de l’OIT sur les socles de protection sociale et n°204 sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle. Je salue, à ce propos, les avancées notoires enregistrées par ce projet dans le cadre de la mise en œuvre de sa phase pilote.
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Pour notre pays, l’année 2024 est marquée par l’alternance politique avec l’avènement d’un nouveau régime porteur d’un PROJET de transformation systémique. Ce PROJET d’un Sénégal souverain, juste et prospère se décline en orientations majeures qui se proposent de renforcer les actions entreprises en faveur de la justice sociale et du développement inclusif.
Il est donc heureux qu’une telle rencontre nous offre l’occasion d’orienter nos choix stratégiques en matière de justice sociale en ce qu’elle nous plonge dans une réflexion scientifique pour mieux cerner les bonnes pratiques en matière d’amélioration des conditions de vie d’une catégorie spécifique de la population.
Je ne doute point, au regard de l’expertise ici mobilisée, que les conclusions de ces trois jours de réflexion permettront aux autorités de nos différents pays de disposer de feuilles de route claires pour l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle.
Mais également, je formule le souhait qu’à la lumière des expériences partagées, les acteurs ici présents soient mieux imprégnés de cette problématique de l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle et s’engagent à en faire une réalité pour cette frange importante de nos populations.
Je voudrais avant de terminer mon propos, exprimer au BIT toute ma gratitude pour sa précieuse collaboration dans le cadre de l’organisation de cette conférence et pour son appui constant dans l’atteinte des objectifs de travail décent.
Mes remerciements vont également aux experts internationaux de haut niveau qui, à travers leurs communications vont nous suggérer un certain nombre d’orientations sur le thème choisi.
En vous réitérant l’entière disponibilité du Gouvernement du Sénégal à travers mon département à exploiter les avis et conclusions qui seront formulés et à nouer d’éventuels partenariats internationaux pour l’atteinte des objectifs communs de protection sociale universelle, je déclare ouverts les travaux de la Conférence internationale sur l’extension de la protection sociale aux travailleurs l’économie informelle.
Je vous remercie de votre aimable attention. »