Le groupe Benno Bokk Yaakar (BBY) n’est pas prêt à céder face à la volonté du président de la République de dissoudre le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). Les députés de BBY réunis hier mardi, au sein de leur groupe, ont décidé de faire barrage contre la dissolution des deux institutions figurant dans le bloc constitutionnel.
Même, s’ils n’ont pas jugé nécessaire de décliner leur plan d’action, ils comptent s’opposer farouchement à la mise à mort des deux institutions majoritairement dominées par la coalition BBY.
D’après les informations rapportées par L’AS Quotidien, les députés de Benno Bokk Yakaar reprochent au président de la République une démarche anti-Républicaine et une violation de la procédure de saisine du Président de l’Assemblée nationale.
Le fait marquant, c’est la divulgation du secret de la convocation par le ministre porte-parole de la présidence avant même la réception de la lettre estampillée confidentielle par le président de l’Assemblée Amadou Mame Diop. Cette démarche est restée en travers de la gorge des députés de la majorité présidentielle. Donc les députés ont compris mardi que le régime voulait la guerre avec la majorité parlementaire.
Pour beaucoup d’entre eux, il n’est pas question de donner un chèque en blanc à Diomaye Faye pour dissoudre le HCCT et la CESE, tout en sachant quelle que soit la situation, il va dissoudre l’Assemblée nationale.
Autre bémol, le groupe BBY accuse le président de s’être arrosé des prérogatives du Président de l’Assemblée nationale. En ce sens, ils pensent que le président de la République en convoquant l’Assemblée nationale et en fixant l’agenda, s’est immiscé dans les pouvoirs du président de l’Assemblée nationale.
Selon eux, il ne lui revenait pas de fixer l’agenda. Ainsi, il compte rétablir la procédure normale. En ce sens, le bureau de l’Assemblée nationale va se réunir à titre d’information aujourd’hui, puis convoquera la conférence des présidents, la seule habilitée à fixer l’agenda. C’est cette dernière qui fixera l’agenda, le passage à la commission des lois et en plénière.
Crise institutionnelle en vue ?
D’après L’AS Quotidien, les députés de BBY sont très remontés contre président de la République. Ainsi, la majorité parlementaire a décidé de faire fi de l’agenda fixé par le Président Bassirou Diomaye Faye, et de fixer son propre agenda. Mieux, ils ont analysé tous les scénaris possibles.
En ce sens, poursuit le journal, ils soutiennent que si le président de la République dissout l’Assemblée nationale, il fera face à une crise institutionnelle parce qu’il incombe à cette Assemblée de voter une loi d’habilitation lui permettant de gouverner par ordonnance en attendant la tenue des élections législatives anticipées qui devraient se tenir au maximum dans les 90 jours suivant la dissolution. Là également, il lui faut un consensus pour supprimer le parrainage qui s’étale sur 105 jours.
Autant dire, qu’il y a des équations à plusieurs inconnues à résoudre pour ne pas violer les dispositions constitutionnelles et du code électoral.