Concernant Aliou Cissé, Me Senghor a révélé qu’un accord pour une prolongation avait été trouvé, mais que la décision du ministère des Sports de ne pas renouveler le contrat a finalement prévalu.
« En fait, pas du tout. Et ce, paradoxalement, grâce à Aliou lui-même. Lorsque j’ai reçu le courrier du Ministère des Sports (stipulant la non-reconduction du contrat d’Aliou Cissé, ndlr), j’avoue avoir eu un doute sur l’attitude à tenir. Puisque, de notre côté, nous nous étions mis d’accord pour une prolongation avec le sélectionneur. Ce qui avait été accepté par le Ministère avant la date FIFA de septembre. D’ailleurs, Aliou a dirigé l’équipe en septembre alors que son contrat était terminé. Et il venait d’envoyer sa liste pour le mois d’octobre », a expliqué le président de l’instance dirigeante du football sénégalais.
“On aurait pu imaginer plein d’options, comme s’opposer au Ministère”
Il ajoute : « Vous savez, je dirige cette Fédération depuis 12 ans. Et, dans ces cas-là, j’ai appris à ne pas réagir à chaud et à me méfier même de ma réaction personnelle immédiate. En l’occurrence, j’ai appelé Aliou tout de suite pour lui dire la teneur de ce courrier. Et c’est lui qui a eu la bonne réaction et m’a aidé à réagir ».
Le président de la FSF a également souligné la réaction exemplaire de Cissé après l’annonce de la décision ministérielle. « Bien sûr, on aurait pu imaginer plein d’options, comme s’opposer au Ministère, par exemple. Mais Aliou m’a tout de suite dit qu’il ne voulait pas être un facteur de division. Il est très attaché au pays et à cette sélection. Il m’a tout de suite dit qu’il fallait accepter la décision ministérielle. Son recul et son discours plein de sens m’ont donné de la force », a laissé entendre le premier vice-président de la CAF.
Sur le cas de Pape Thiaw, coach intérimaire du Sénégal après les deux victoires en éliminatoires de la CAN 2025, Me Senghor a déclaré que Thiaw a toutes ses chances.
« En fait, nous n’avons pas encore planché sur le choix du sélectionneur, sur le profil ou les critères qui vont gouverner la nomination de l’entraîneur. Pape fait en tout cas partie de ces entraîneurs sénégalais qui s’est fait une place parmi les meilleurs. Notamment en gagnant le CHAN. Il a donc toutes ses chances auprès d’autres coaches sénégalais qui ont de la valeur », a-t-il dit.
Quant à la question de l’indépendance de la FSF vis-à-vis de l’État, Augustin Senghor a souligné que la collaboration avec l’État est essentielle, surtout compte tenu du soutien financier apporté à l’équipe A.
« Ne croyez pas cela. Notre Fédération n’a pas de moyens assez conséquents. L’Etat n’aide que l’équipe A, nous devons financer toutes les autres équipes et les épreuves que nous organisons comme la qualification U17 UFOA A en ce moment. Et n’oubliez pas que nous sommes délégataires du pouvoir de l’Etat. C’est lui qui nous donne le pouvoir de travailler au développement du football. Nous avons besoin de travailler en bonne intelligence et en collaboration. C’est ce que nous avons toujours fait », a fait savoir le président de la FSF.