Une semaine après le référendum catalan, et à l’appel d’une initiative citoyenne, plusieurs centaines d’Espagnols vêtus de blanc étaient rassemblés à Madrid et à Barcelone pour réclamer un « dialogue » entre les Catalans et le reste de l’Espagne.
L’inquiétude qui a gagné l’Espagne depuis le « référendum » catalan d’autodétermination en Catalogne s’exprimait samedi dans les rues, avec des manifestations pour le « dialogue » ou « l’unité », à quelques jours d’une hypothétique déclaration d’indépendance qui donnait même le vertige aux séparatistes.
À l’appel de l’initiative citoyenne, « Parlem ? Hablemos ? » (On se parle ?, en catalan et en espagnol) plusieurs centaines d’Espagnols vêtus de blanc étaient rassemblés à Madrid et à Barcelone face aux mairies des deux villes pour réclamer un « dialogue » entre les Catalans et le reste de l’Espagne, selon des journalistes de l’AFP.
Les tensions entre Madrid et les séparatistes au pouvoir en Catalogne depuis début 2016 ont plongé le pays dans sa plus grave crise politique depuis son retour à la démocratie en 1977. La crise, qui inquiète aussi l’Europe, touche également la Catalogne, où vivent 16 % des Espagnols, car selon les sondages, la moitié de la population n’est pas indépendantiste.
« L’Espagne est bien meilleure que ses dirigeants », lisait-on dans leur manifeste, diffusé par le site Change.org, et qui avait recueilli quelque 9 000 signatures samedi matin.
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Une autre marche, « patriotique », rassemblait à la même heure dans le centre de Madrid des milliers de personnes pour « défendre l’unité de l’Espagne » avec force drapeaux espagnols.
Dimanche, une autre manifestation « pour retrouver la sagesse » est prévue à Barcelone.
Gagner du temps
De timides gestes d’apaisement sont apparus en fin de semaine.
Le préfet, principal représentant de l’État en Catalogne, a pour la première fois présenté des excuses au nom des forces de l’ordre vendredi pour les violences policières qui ont émaillé le référendum interdit de dimanche, faisant au moins 92 blessés et scandalisant l’opinion.
Et le président catalan Carles Puigdemont a annoncé qu’il repoussait son intervention devant le Parlement catalan, prévue lundi.
Les séparatistes envisageaient d’y prononcer une déclaration d’indépendance unilatérale. La nouvelle séance est prévue mardi à 18h (16h GMT), l’ordre du jour portant simplement sur la « situation politique ».
Les parlementaires opposés à l’indépendance ont cependant dit se méfier des véritables intentions de Puigdemont, qui a diffusé vendredi les résultats définitifs, et invérifiables, faute de commission électorale, du référendum interdit : 90,18 % de « oui » à la sécession avec un taux de participation de 43 %.
Les tensions et la perspective d’une Catalogne indépendante effraient les milieux économiques.
Plusieurs entreprises, dont les banques centenaires CaixaBank et Banco de Sabadell, ont déjà décidé de transférer leurs sièges sociaux hors de Catalogne.
Depuis le début de la crise, la justice a réagi avec fermeté. La Cour constitutionnelle avait ainsi interdit le référendum et suspendu jeudi la session du parlement catalan initialement annoncée pour lundi.
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GMS / Source AFP