La crise dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) au Sénégal atteint un niveau sans précédent, entraînant des conséquences lourdes pour l’économie et l’emploi. Face à l’arrêt des chantiers majeurs et aux dettes intérieures non réglées, le secteur des BTP subit une chute marquée de l’activité, illustrée par une baisse de près de 25 % de la consommation de ciment dans le pays, informe L’Observateur. En effet, le journal informe que « les ventes de ciment ont chuté, passant de 672 700 tonnes en août 2023 à 505 900 tonnes en août 2024, une baisse qui reflète l’ampleur de la crise et plonge les cimenteries sénégalaises dans une spirale de ralentissement. »
Cette situation découle en partie de la décision du gouvernement de suspendre, en mai dernier, tous les travaux de construction sur le domaine public maritime, particulièrement le long de la corniche de Dakar et de la bande des filaos de Guédiawaye. Cette mesure, bien qu’elle vise à évaluer et régulariser les projets pour une utilisation durable des ressources, a eu un effet immédiat sur les acteurs du secteur, provoquant une réaction d’alerte parmi les entreprises du BTP.
L’impact de cette paralysie sur l’emploi est tout aussi alarmant. « Plus de 10 000 licenciements ont déjà eu lieu dans les entreprises du BTP », selon Diaraf Alassane Ndao, secrétaire général du syndicat des travailleurs du secteur. À l’en croire, des grandes entreprises comme Eiffage, CDE, et Soseter enregistrent des licenciements massifs : respectivement entre 1 500 et 1 600, plus de 900, et au-delà de 1 000 emplois perdus. En comptant les entreprises sous-traitantes, ce nombre s’élève à bien plus de 10 000 emplois perdus.
« Cette situation dans les BTP est essentiellement due à deux facteurs : les dettes impayées et les chantiers suspendus, » souligne M. Ndao, ajoutant que cette crise inédite affecte directement les cimenteries et, par extension, toute l’économie liée au secteur du BTP. Selon le journal, cette situation préoccupante appelle à des solutions rapides et à une intervention pour redresser un secteur vital pour l’économie sénégalaise et protéger les milliers de travailleurs qui en dépendent.