Covid-19 : faut-il s’inquiéter du nouveau variant Eris ?

Ce variant d’Omicron est désormais majoritaire en France. L’OMS se veut rassurante, indiquant que les risques pour la santé mondiale sont faibles.
 
Et quand on croit qu’il n’y en a plus, il y en a encore. Le Covid et ses multiples variants n’en finissent pas d’aller et venir dans le monde. Le petit dernier s’appelle « Eris », de sa dénomination officielle E.G.5.1. Ce sous-variant d’Omicron est désormais majoritaire en France.
Dans son dernier bulletin officiel du 8 août, Santé publique France indiquait une baisse du passage aux urgences et des hospitalisations chez les enfants (– 6 % et – 7 %) et des chiffres stables chez les adultes. En revanche, les passages pour suspicions d’infection au Covid-19 sont en hausse : + 25 % chez les 15-74 ans. Faut-il s’en inquiéter ?
 
Un variant « d’intérêt »
 
Dans un bulletin daté du 9 août, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que le variant E.G.5 a été pour la première fois détecté le 17 février dernier. Classé comme « variant d’intérêt » par l’OMS, c’est désormais une de sous-variante, E.G.5.1 « Eris », qui représente 88 % des séquences disponibles.
 
« À l’échelle mondiale, il y a eu une augmentation constante de la proportion d’EG.5 signalés. Au cours de la semaine […] du 17 au 23 juillet 2023, la prévalence mondiale de l’EG.5 était de 17,4 %. Il s’agit d’une augmentation notable par rapport aux données rapportées quatre semaines avant, lorsque la prévalence mondiale de l’EG.5 était de 7,6 % », explique l’OMS. Au 7 août, les pays les plus touchés étaient la Chine (30,6 %), les États-Unis (18,4 %) et la Corée du Sud (14,1 %).
 
En France, la part du E.G.5 était de 1,6 %. Cependant, « depuis fin juin, la surveillance du Covid fonctionne en mode dégradé et repose sur des indicateurs très approximatifs », regrette l’épidémiologiste, désormais à la retraite, Catherine Hill. Après les fêtes de Bayonne du 26 au 30 juillet, les pharmacies de la ville ont effectué des tests antigéniques en nombre, dont beaucoup se sont relevés positifs. Avec 1,3 million de personnes réunies et souvent collées les unes contre les autres, la capitale du Pays basque se serait-elle transformée en cluster géant ?
 
Toujours les mêmes symptômes
L’OMS évalue le risque pour la santé mondiale comme faible avec le variant Eris : « Aucun changement dans la gravité de la maladie n’a été signalé à ce jour. » Si une augmentation simultanée des hospitalisations et de la proportion du variant Eris a été observée au Japon ou en Corée du Sud, « aucune association n’a été établie ». Mais au vu de sa contagion plus importante, une augmentation d’incidence pourra être constatée dans les pays où le variant Eris deviendra dominant. Les symptômes restent les mêmes que pour les variants précédents : fièvre, toux, maux de tête, courbature…
 
Si le virus se transmet plus facilement l’hiver, le Covid-19 n’est pas saisonnier. « C’est très peu vrai », souligne Catherine Hill, qui rappelle que le Covid et ses variants arrivent par vagues, comme en juillet 2021, puis en novembre 2022 ou encore en juillet 2022. Face au relâchement du suivi du virus, l’épidémiologiste plaide pour la surveillance de l’eau des égouts, « une solution efficace et qui ne coûte pas cher », pour suivre à peu de frais le développement du variant Eris.

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