Il devait y avoir un Conseil des ministres à l’Élysée ce mercredi 3 janvier 2024. Mais on a appris la semaine dernière qu’il était annulé. De quoi alimenter, de nouveau, les rumeurs de remaniement gouvernemental, du remplacement de la Première ministre Élisabeth Borne, remerciée dimanche 31 décembre par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français pour la nouvelle année.
Emmanuel Macron a donné, dimanche 31 décembre, « rendez-vous à la nation » lors de sa traditionnelle allocution télévisée de la Saint-Sylvestre, sans plus de précisions. La rentrée politique française de janvier s’ouvre donc sur des incertitudes et un suspens latent.
Les spéculations sur un remaniement sont bel et bien relancées. La rumeur est partie de l’annulation du Conseil des ministres de ce mercredi 3 janvier. Depuis plusieurs semaines, l’hypothèse était formulée par certains, notamment après le départ d’Aurélien Rousseau du ministère de la Santé. Il avait quitté ses fonctions dans la foulée de l’adoption du projet de loi immigration. La question n’est plus de savoir s’il y aura un remaniement, mais plutôt quand il aura lieu.
Dans les quinze jours, selon une source gouvernementale. Va-t-il punir les mécontents de la loi immigration ? La réflexion est en cours. Plusieurs hypothèses… Les noms du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et celui du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sont cités. Une chose est sûre : Elisabeth Borne devrait quitter Matignon. Dans ce contexte, un autre indice vient nourrir les spéculations. Les remerciements appuyés du chef de l’État à la Première ministre lors de ses vœux.
Fiertés ou déceptions à venir ?
Le président a eu beau afficher un vent d’optimisme lors de ses vœux aux Français, en promettant une année de « fiertés françaises » gare à la sortie de route. S’il est difficile de reprocher au président de vouloir être un peu optimiste après l’année 2023, les risques de glissades présidentielles sont assez nombreux.
2024 est une année de défi avec, pour commencer, les Jeux Olympiques à Paris cet été. Entre les spectateurs venus du monde entier et les principaux chefs d’État présents autour d’Emmanuel Macron, il peut espérer voir sa cote de popularité s’envoler. Mais uniquement si tout se passe bien. On pense notamment à la sécurité et aux transports. Des facteurs qui pourraient venir directement entacher l’image du président de la République.
2024 sera également une année de la mémoire avec les 80 ans du Débarquement allié en Normandie. Si le chef de l’État est souvent à l’aise dans cet exercice mémoriel, l’enjeu sera de ne pas paraître décalé par rapport aux préoccupations des Français.
Puis ce seront les élections européennes au mois de juin. Le RN est déjà en embuscade. Et Emmanuel Macron veut profiter de ce scrutin pour rejouer le match de la présidentielle. Mais la liste RN s’envole déjà à près de 10 points devant le parti présidentiel, dont la tête de liste n’a toujours pas été désignée.
Cap à droite pour 2024 ?
Il est fréquemment reproché au chef de l’État de ne pas avoir de cap et de gouverner au gré des urgences. Mais Emmanuel Macron se plaît dans son costume de président des crises. Une posture qui lui permet de masquer cette absence de cap. Si ces dernières semaines, ce dernier était plutôt à droite avec le vote de la loi immigration, le chef de l’État va-t-il continuer à gouverner sur sa jambe droite ou va-t-il se recentrer ?
La majorité est aujourd’hui divisée. Mais le chef de l’État a expliqué que son objectif était le même depuis sept ans qu’il dirige la France : la rendre plus forte et plus juste. Un cap qui selon toute vraisemblance devrait rester sur sa droite étant donné les sondages.