D’après une source diplomatique, les forces armées soudanaises tout comme les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), contre qui elles se battent, ont “apporté des garanties de sécurité” permettant cette opération.
Quelque 250 ressortissants français vivent au Soudan, de même source.
Quelques heures plus tôt, les États-Unis avaient annoncé avoir évacué leur ambassade au Soudan. “Aujourd’hui, à ma demande, l’armée des États-Unis a mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum”, avait déclaré le président Joe Biden dans un communiqué publié tard samedi soir heure de Washington.
Les FSR avaient indiqué dimanche sur Twitter s’être “coordonnés” pour cela avec Washington. L’évacuation “des diplomates et de leurs familles” devait avoir lieu dimanche matin à bord de six avions, selon les FSR. Aucune précision non plus n’a été donnée sur le nombre d’Américains évacués, mais cela concernerait au moins 70 personnes, selon un responsable américain s’exprimant ces derniers jours sous le couvert de l’anonymat.
Seul le personnel gouvernemental concerné par l’évacuation
Cette opération d’évacuation, préparée depuis le début de la semaine, ne concerne que le personnel gouvernemental et non les ressortissants américains se trouvant au Soudan, qui seraient plusieurs centaines.
Les États-Unis avaient dépêché en fin de semaine des militaires à Djibouti, petit pays stable de la Corne de l’Afrique à quelque 1.126 kilomètres au sud-est de Khartoum, pour faciliter l’évacuation du personnel de leur ambassade. M. Blinken a multiplié ces derniers jours les échanges diplomatiques, discutant notamment jeudi avec le général Abdel Fattah al-Burhane et son rival Mohamed Hamdane Daglo, ainsi qu’avec l’Union africaine.
La première grande opération d’évacuation de civils depuis le début des combats avait été annoncée samedi par l’Arabie saoudite, qui a rapatrié 91 de ses citoyens et 66 ressortissants d’autres pays.
Depuis plusieurs jours, les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont déployé des forces dans les pays voisins et l’Union européenne disait vouloir prendre de mesures similaires, en vue d’évacuer leurs diplomates et ressortissants du Soudan.
Les violences y ont éclaté le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemedti”, qui commande les Forces de soutien rapide.
Le bilan encore très provisoire s’élève à plus de 420 morts et 3.700 blessés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).