Organisé chaque année, à la fin des récoltes dans la commune de Mlomp, le « Kamagnène » est une fête et à la fois un grand moment de communion entre les populations du département d’Oussouye. Pendant trois jours, tous en profitent pour dire un grand merci au Tout-Puissant qui leur a permis d’obtenir de bons rendements agricoles afin de pouvoir nourrir leurs familles respectives.
ZIGUINCHOR – À la fin des récoltes de riz, les regards sont rivés sur la commune de Mlomp où l’on attend l’annonce de la « grande » fête post-récoltes, connue sous le nom de « Kamagnène » ou la fête de la moisson. Le jour J, tous les chemins mènent à Mlomp, cette collectivité territoriale sous la tutelle du maire Idrissa Senghor. Cette année, les célébrations ont commencé le vendredi 23 février et pris fin le dimanche 25 février. Trois jours durant lesquels Mlomp a plongé dans la liesse populaire. Ça a chanté, ça a dansé, avec en prime des combats de lutte. Sauf qu’ici, la lutte est spécifiquement traditionnelle. Ce sont des combats sans frappe. Pour terrasser son vis-à-vis, il faut tout simplement user de sa technique.
À Mlomp, le « Kamagnène » est aussi une belle occasion pour les villageois d’exposer leurs belles tenues traditionnelles. Selon Léon Manga, habitant de Mlomp Haer, le « Kamagnène » est une fête qui rassemble des milliers de personnes. Et chacun, a-t-il dit, est libre d’y participer. « La grande fête traditionnelle de ‘’Kamagnène’’ ou la fête de la moisson est célébrée, chaque année, et pendant trois jours, dans la commune de Mlomp. Les gens mangent, dansent et il y a également des séances de lutte traditionnelle », a-t-il expliqué.
Au-delà du caractère festif, il y a un aspect cultuel. Car, les populations profitent également du « Kamagnène » pour formuler des prières pour dire merci au bon Dieu pour la « bonne moisson » de l’année précédente.
Par le passé, Oussouye a toujours été un terroir très ancestral. Jusqu’ici, les adeptes de la religion traditionnelle parviennent à la conserver jalousement. Et chaque guide traditionnel contribue à la marche de la société « joola ». Pour le « Kamagnène », c’est le vieux Marcel Senghor de Haer qui est le « anakhane », c’est-à-dire le guide suprême. À Mlomp, les vrais conservateurs traditionnels n’ont pas le droit de consommer le nouveau riz qui provient des rizières avant la célébration de la « fête de la moisson ». D’après Léon Manga, c’est ce riz-là que les habitants et leurs invités vont consommer pendant les trois jours. « Le « Kamagnène » est une fête très importante pour nous. Parce que, c’est une façon pour nous de dire merci à Dieu. Rien ne peut empêcher la tenue de cette fête », a renchéri Léon Manga, rappelant que le guide traditionnel, Marcel Senghor, a prié pour que la paix règne dans le pays tout entier. Le « Kamagnène », qui réunit beaucoup de personnes, au-delà des frontières de la commune de Mlomp, est une fête qui berce les cœurs des populations de la capitale départementale du Kassa. Dans cette localité du département d’Oussouye, quand le « Kamagnène » commence, tout le monde est confondu.