L’équipementier sportif allemand Adidas a annoncé vendredi une perte nette part du groupe de 39 millions d’euros au premier trimestre 2023, contre un gain de 482 millions il y a un an avant d’être pénalisé par l’arrêt brutal des baskets Yeezy du rappeur américain Ye.
Le résultat d’exploitation ressort positif de 60 millions d’euros, en chute annuelle de 87%, et les ventes quasi-étales sur un an, à 5,28 milliards d’euros, incluent 400 millions d’euros de manque à gagner sur la collection Yeezy.
Comme déjà indiqué en février, la fin coûteuse en octobre 2022 de la collaboration avec Ye, suite notamment aux propos à caractère antisémite proférés par ce dernier, fait qu’Adidas vise un résultat opérationnel annuel au mieux équilibré et au pire négatif de 700 millions d’euros sur l’année, selon le sort réservé au stock d’invendus.
« 2023 sera une année chaotique avec des chiffres décevants », a prévenu le nouveau patron du groupe Bjorn Gulden, cité dans un communiqué.
Les défis que le transfuge du rival Puma devra régler sont importants: solder la rupture avec le rappeur américain Kanye West, remettre la Chine en ordre de marche et écouler partout des stocks surabondants.
Dans ce contexte la marge brute a chuté à 44,8% fin mars, contre près de 50% il y a un an, reflétant les coûts élevés dans la chaîne d’approvisionnement et des rabais élevés sur le marché.
Les ventes à taux de change constants ont chuté sur un an de 9% en Chine et de près de 20% aux Etats-Unis, deux marchés clés particulièrement touchés par l’arrêt de Yeezy et où les stocks en général sont abondants.
Ces contre-performances ont pu être compensées par la forte croissance à deux chiffres en Amérique latine et en Asie-Pacifique et de légers gains en région Europe-Moyen-Orient (4%) malgré le démantèlement de la filiale en Russie.
Adidas s’attend toujours à un recul de ses ventes annuelles proche de 10%, étant confronté aux risques de « récession en Amérique du Nord et en Europe ainsi qu’aux incertitudes concernant la reprise en Chine », souligne M.Gulden.
Cette prévision prend en compte la perte de ventes d’environ 1,2 milliard d’euros résultant de la non-vente potentielle des stocks existants.