Canicule: l’Italie attend le pic d’une saison en enfer

L’Italie se prépare mardi à subir le pic des vagues de chaleur qui étreignent l’Europe du Sud, avec des pointes de mercure susceptibles d’atteindre 42°C à Rome et plus de 48 en Sardaigne.
 
Après Cerbère, c’est la canicule Charon, du nom du passeur des Enfers, qui enveloppe le littoral nord-méditerranéen, de l’Espagne à la Grèce.
 
En Italie, 20 villes sont placées en alerte rouge, de Bolzano au pied des Alpes jusqu’à Palerme en Sicile, en passant par Venise, Bologne, Florence, Rome, Naples et Cagliari en Sardaigne.
 
L’alerte rouge « indique une situation d’urgence avec de possibles effets négatifs sur la santé de personnes saines et actives mais surtout sur celle de groupes à risque comme les personnes âgées, les jeunes enfants et les personnes souffrant de maladies chroniques », prévient le ministère de la Santé.
 
A Rome, le thermomètre pourrait se hisser jusqu’à 42°C, faisant exploser le précédent record de 40,5°C enregistré en août 2007.
 
Cela n’empêche pas les touristes d’affluer dans la Ville éternelle, où 2.500 fontaines d’eau potable et fraîche leur permettent de se désaltérer aux abords des sites historiques.
 
Près du Panthéon, Eirik Jansaen, un Norvégien de 20 ans, s’est levé à l’aube pour un jogging à la fraîche avec un ami. « Nous avons couru autour de tous les sites. Maintenant, on va manger une glace ». A 09H00 (07H00 GMT), il fait déjà 26°C.
 
Sur la place, les restaurants dressent les tables. « Nous ne pouvons pas tout arrêter à cause de la chaleur », explique Mauro Natale, serveur de 45 ans, dont le patron a néanmoins exceptionnellement autorisé son équipe à porter des chemises à manches courtes.
 
L’Italie détient aussi le record de chaleur pour l’Europe continentale, avec 48,8°C mesurés en Sicile le 11 août 2021. Un record que la Sardaigne pourrait approcher ou dépasser ce mardi.
 
Jeunes et anciens sont les plus à risque et les autorités de l’île ont dû prendre des mesures de précaution particulières pour les protéger de la fournaise.
 
« Nous ne faisons pas faire de sport aux enfants et nous alternons, trois jours à la mer, trois jours en forêt », a expliqué à l’AFP Morgana Cucca, responsable d’un centre à Lanusei, sur la côte sud-est.
 
Pour prévenir la déshydratation, les clients de Teresa Angioni, pharmacienne à Cagliari, « achètent surtout des suppléments de magnésium et de potassium et demandent à mesurer leur tension artérielle, souvent basse ».
 
Quant aux pensionnaires de la maison de retraite Floris Margherita à Samugheo (centre), « nous leur donnons plus de glace que d’habitude, et ils ne sortent que le matin. Le reste du temps, ils sont dans des salles climatisées », explique Franca, une soignante.
 
En 2022, la chaleur avait fait 18.000 morts dans le pays, le plus touché en Europe selon une étude récente publiée dans Nature Medicine.

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