Canada : des entreprises ont-elles reçu l’autorisation de vendre de la…cocaïne ?

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a qualifié de « malentendu » vendredi le fait que des entreprises affirment avoir obtenu l’autorisation de produire et vendre de la cocaïne au grand public, et a garanti que son gouvernement était en train de le « rectifier ».
 
Des entreprises pharmaceutiques avaient annoncé cette semaine avoir obtenu une licence de la part de l’agence fédérale de santé du Canada (Santé Canada) en vue de produire et vendre de la cocaïne, un mois après que la province de Colombie-Britannique a lancé un projet pilote expérimental de dépénalisation des drogues dures.
 
L’une de ces compagnies, Adastra Labs, a finalement rétropédalé vendredi en fin de journée, assurant que cette licence « ne l’autoris(ait) pas à vendre (…) de la cocaïne au grand public ».
 
Car selon M. Trudeau, la délivrance de cette autorisation de produire de la cocaïne n’a rien à voir avec l’expérimentation en Colombie-Britannique, et vise en fait dans un projet distinct à permettre aux entreprises d’utiliser cette substance pour « des besoins de recherches et des besoins médicaux extrêmement limités ».
 
« Il n’y a aucune intention, il n’y a aucune permission de vendre ça sur le marché et de partager ça avec les Canadiens », a martelé le Premier ministre, qui s’est dit « choqué » lors d’un déplacement à Winnipeg (Manitoba, centre).
 
« On est en train de rectifier le tir là-dessus parce que ce n’est pas quelque chose qu’on cautionne en tant que pays. »
 
Quelques heures plus tard, l’entreprise Adastra Labs a donc publié un communiqué rectificatif et indiqué qu’elle ne pouvait, selon les termes de l’autorisation de Santé Canada, vendre de la cocaïne « qu’à d’autres distributeurs agréés dont la licence mentionne la cocaïne, notamment les pharmaciens, les praticiens, les hôpitaux ou les titulaires d’une exemption (…) à des fins de recherche ».
 
Une autre compagnie, Sunshine Earth Labs, qui avait aussi déclaré cette semaine pouvoir « légalement posséder, produire, vendre, et distribuer de la feuille de coca et de la cocaïne », n’avait elle pas encore publié de communiqué rectificatif vendredi.
 
Cette dépénalisation en Colombie-Britannique de la possession de petites quantités d’héroïne, fentanyl et autres drogues dures, est une première dans le pays: elle a été lancée dans le cadre d’un projet pilote de trois ans visant à tenter de répondre à une grave crise d’overdoses aux opiacés.
 
La province est l’épicentre de cette crise qui y a vu plus de 10.000 personnes mourir d’overdose depuis qu’une urgence de santé publique a été déclarée en 2016, soit environ six décès quotidiens, sur une population de quelque cinq millions.
 
La Colombie-Britannique suit dans cette démarche l’Etat américain de l’Oregon (nord-ouest), qui a dépénalisé les drogues dites dures en novembre 2020.
 
AFP    

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