Nouveau coup dur pour la justice burkinabé. Depuis jeudi, magistrats, greffiers et gardes pénitentiaires burkinabé ont décidé de relancer leur mot d’ordre de grève. Cette fois, pour une période illimitée et sur toute l‘étendue du territoire.
Les protestataires regrettent que le gouvernement n’ait pas prêté une oreille attentive à leurs revendications malgré le mouvement d’humeur déclenché lundi et qui avait duré 72 heures en “signe de solidarité” à un garde pénitentiaire. En effet, le jeudi dernier, le Palais de justice de la ville de Manga (100 km, sud) a été saccagé par un groupe de personnes qui exigeait la libération “immédiate et sans condition” d’un individu placé sous mandat de dépôt après une altercation avec un garde de sécurité pénitentiaire.
À cela, les syndicats de magistrats, de greffiers et de garde de sécurité pénitentiaire avaient exigé du gouvernement la sécurisation des cours et palais de justice du Burkina, la protection des agents judiciaires dans l’exercice de leurs fonctions et “la tenue sans délai d’une rencontre avec le ministre de la Justice (…), de l’Administration territoriale afin d’échanger sans faux-fuyant.”
Jusqu‘à jeudi, aucune rencontre avec les ministres cités n’avait été tenue. Une politique de “sourde oreille” que dénoncent les syndicats qui comptent maintenir le tempo jusqu‘à ce que toutes les conditions posées pour la reprise soient réunies.
En attendant, tout est à l’arrêt dans les cours de justice et prisons burkinabè. Toutes les audiences au Palais de justice et à la Cour d’appel de Ouagadougou, suspendues, l‘émission de document émanant des cours stoppée tandis que les visites aux personnes détenues ont été suspendues.