L’ensemble des exonérations fiscales accordées pendant la Covid vont sauter, sans compter l’augmentation des taxes sur le tabac, une retenue sur les prestations médicales et d’autres mesures. Bref, le budget 2025 marque les débuts de Diomaye et Sonko sur le plan fiscal.
Le Sénégal a élu un président inspecteur des impôts qui a choisi un premier ministre du même profil. Cela aura sans doute une conséquence certaine sur la politique fiscale dans les années à venir. Déjà, dans le nouveau référentiel ‘’Sénégal 2050’’, les nouvelles autorités avaient promis de s’appuyer avant tout sur les ressources internes en augmentant leur mobilisation. Cet engagement connaît un début d’application à travers le projet de budget 2025.
Dans ce document, il est indiqué qu’il est « nécessaire de procéder à une révision de certaines dispositions du code général des impôts et à l’adoption de nouvelles mesures pour rendre plus efficace l’action de l’Administration fiscale ».
En d’autres termes, les tenants du régime ont senti le besoin « de clarifier le contenu de certaines dispositions et d’abroger d’autres qui sont devenues sans objet ou inopportunes ». Parmi ses dispositions sans objet figurent les mesures fiscales adoptées lors de la pandémie de Covid-19 qui seront toutes supprimées.
Ensuite, le gouvernement mettra en place de nouvelles mesures destinées à mieux sécuriser les recettes fiscales et lutter plus efficacement contre la fraude et l’évasion fiscale. « Ainsi, il est proposé l’institution de la facture électronique qui, à la différence de la facture classique, est émise, transmise et reçue sous une forme dématérialisée », lit-on dans le document. La Tva par exemple fera désormais l’objet de facturation électronique et des dispositions seront prévues contre les récalcitrants.
Parmi les nouvelles mesures fiscales, il y a aussi « l’instauration d’une retenue à la source libératoire sur les prestations médicales et paramédicales ».
L’Etat prévoit également d’augmenter de 65% à 70% la taxe spécifique sur les tabacs. Il a aussi décidé que les établissements publics et surtout des concessionnaires de services publics dans les domaines de l’eau, de l’électricité et du téléphone restent maintenus « parmi les entités qui doivent effectuer le précompte de TVA ».
Dans le cadre des amendes prévues pour non-respect des dispositions fiscales, les petites et moyennes entreprises bénéficieront de plus de clémence avec une réduction des pénalités.
Afin de suivre à la trace les entreprises étrangères, notamment dans l’exécution des marchés et contrats, le gouvernement prévoit de renforcer l’article 642 du code des marchés. Désormais, il y aura un article 642 bis ainsi rédigé : « Préalablement à tout paiement de sommes en rémunération de travaux ou services réalisés par une personne morale étrangère ayant des installations professionnelles permanentes au Sénégal, les entreprises de bâtiments et de travaux publics, les producteurs de ciment, les entreprises minières et pétrolières et les exploitants ou concessionnaires de services publics notamment en ce qui concerne l’eau, l’électricité et le téléphone, réclament un quitus fiscal datant de moins de trente jours. La copie du quitus fiscal est conservée et présentée, sur demande, à l’Administration fiscale ».