Bonification du prix de l’arachide: Aliou Diouck Statisticien-économiste parle de la marge brute sur matières

Le statisticien-économiste Aliou Diouck apprécie positivement la fixation du prix de vente au kilogramme d’arachide à 305 F CFA par le gouvernement, cette année. Selon le cadre du parti présidentiel, à travers cette mesure jugée salutaire corrélée à la déferlante de Pastef aux dernières élections législatives, le Premier Ministre Ousmane Sonko  vient d’enregistrer un grand chelem: »

La bonification du prix de l’arachide de 25 f engendre une marge brute sur matières de 212,5 F CFA. Au moment où le Conseil constitutionnel confirme le raz-de-marée électoral de Ousmane Sonko avec 130 sièges sur 165, le Premier Ministre a présidé un conseil interministériel pour fixer un prix record de 305 F CFA le kilogramme d’arachide. D’une majorité parlementaire écrasante à la bonification du prix de l’arachide, Ousmane Sonko enregistre une série de victoires, une victoire politique et une victoire économique en même temps »,  note M. Diouck qui revient sur les efforts  concourant à ces belles performances: »  Cette hausse de 25 F CFA n’est pas le seul effet induit par les mesures prises par les nouvelles autorités. En effet, au mois de mai de cette année, quelques jours seulement après la formation du gouvernement, celui-ci avait pris des mesures allant dans le sens d’une bonne préparation de l’hivernage. Ainsi, 23 décisions ont été prises pour assurer le succès de cette campagne. Parmi elles, le règlement de la dette de l’État envers les opérateurs pour les campagnes agricoles de 2021,2022 et 2023. On peut citer également la distribution des intrants agricoles à temps avec l’implication de nos forces de défenses et de sécurité pour un souci de  transparence.

Le gouvernement avait également mobilisé des ressources logistiques pour soutenir les activités agricoles et accélérer la distribution de matériel agricole dans certaines régions du pays. Au total, plus de 120 milliards de F CFA ont été mobilisés à cet effet.
 

A tous ces efforts s’en est suivi une disponibilité jamais égalée des semences et des engrais avec des subventions qui dépassaient même 55% pour l’arachide. Pour l’engrais, une quantité record de 94 203 tonnes a été distribuée par les ICS pour la campagne agricole de 2024-2025 soit une augmentation moyenne de l’ordre de 30% par rapport à la campagne agricole de 2023-2024 avec une baisse de plus de 22%,sur le prix des engrais ».

Le statisticien-économiste d’approfondir la réflexion: » Dès lors, on doit se poser la question de savoir quel bénéfice l’agriculteur sénégalais a pu tirer de ces différentes mesures prises par les nouvelles autorités ? Rappelons que le prix des semences d’arachide était fixé en moyenne à 220 F CFA parce qu’ayant été subventionné à hauteur de 55%. Le prix des récoltes est quant à lui fixé à 305 F CFA(soit 25 F CFA de plus que l’année dernière). Afin d’estimer les efforts du gouvernement envers le monde rural, il faut combiner la baisse des coûts des facteurs de production et la hausse du prix du kilogramme d’arachide. La marge brute sur matières n’est pas de 25 F CFA (305-280) ni de 85 F CFA (305-220). Si nous prenons un taux minimal de rendement grain de 250%, le paysan gagne une marge brute de 212,5 F CFA au minimum sur chaque kilogramme de semence, c’est-à-dire (85×250%). 
 
Voici une victoire économique. » Que pense-t-il de la mesure d’interdiction de l’importation des graines d’arachides? M.DIOUCK, de répondre: « En attendant la production officielle d’arachide au Sénégal en 2024-2025, le gouvernement a pris des mesures de protection pour interdire la commercialisation à des nationalités étrangères. Cela s’inscrit en droite ligne sur la vision de la Stratégie Nationale de Développement Horizon 2050 (SND2050) qui prône la souveraineté et la disponibilité de semences certifiées. Ces mesures accompagnent également la stratégie de développement par les pôles qui voudrait que les matières premières soient transformées dans les zones où elles sont produites dans le but de promouvoir l’emploi des jeunes.
 

Donc dans une optique d’industrialisation, on peut espérer que l’arachide sera disponible en quantité suffisante pour les huileries et pour toute autre industrie de transformation de l’arachide en charbon, en aliments bétail ou autre si bien que notre balance commerciale en huile pourrait être excédentaire ou au moins être équilibrée. Pour dire, la stratégie de substitution des importations par la production locale n’est pas utopique. Elle s’annonce, déjà », a-t-il déclaré d’un ton optimiste.

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